Vers un Maroc champion de l’éolien offshore en Afrique

22 juin 2024 - 14h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Le Maroc arrive en tête des leaders potentiels du marché éolien offshore en Afrique. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Global Wind Energy Council (GWEC).

Le Global Wind Energy Council (GWEC) intègre pour la première fois le Maroc et l’Afrique du Sud parmi les marchés à surveiller dans le secteur de l’éolien offshore. « Le Maroc dispose d’une ressource importante et d’un gouvernement engagé dans le développement de cette technologie dans la région », fait savoir le Global Offshore Wind Report 2024 édité par le GWEC. « La croissance de l’éolien en mer est désormais bien plus qu’une histoire européenne, chinoise ou américaine, car les marchés émergents prennent des mesures importantes pour devenir des marchés matures », explique le GWEC.

Selon les experts du GWEC, le Maroc dispose de ressources naturelles en matière d’énergie éolienne. La côte atlantique sud du royaume regorge d’un potentiel important pour accueillir des parcs éoliens offshore, avec une vitesse moyenne du vent supérieure à 10 mètres par seconde (m/s), précise le rapport du GWEC. En Afrique, le Maroc est en tête du classement des leaders potentiels du marché éolien offshore. Il est suivi par l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Égypte et le Kenya. « L’éolien en mer trouve son intérêt dans l’absence d’obstacles que le vent rencontre sur terre, de ce fait, il y a une meilleure régularité des vents en mer, et une production qui peut être nettement plus intéressante que sur terre.

L’investissement en matière d’éolien en mer est pratiquement le double que sur terre, avec des difficultés de rentabilité sur certains projets. Pour faire face aux problèmes de transport, l’hydrogène peut être produit aux pieds des éoliennes et évacué par la suite. Le facteur de charge qui caractérise la production éolienne est en moyenne de 24 % en Europe sur terre, alors qu’en mer, ce même facteur est de 38 %, soit 50 % en plus, ce qui explique l’engouement européen pour l’éolien en mer », analyse l’expert en énergie Said Guemra auprès de Challenge.

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« Pour le cas du Maroc, la moyenne du facteur de charge éolien sur terre varie entre 34 % et 43 %. La production éolienne terrestre marocaine est donc supérieure à la production de l’éolien en mer européen, ce qui ne veut pas dire que nous n’avons pas besoin d’éolien en mer », précise-t-il, soulignant la nécessité d’étudier la question surtout sur les côtes atlantiques. Selon ses explications, « ces chiffres expliquent en majeure partie le grand succès du Maroc en matière de production de l’hydrogène et la compétitivité future du coût de production qui dépend en majeure partie de la production éolienne. »

Guemra estime que l’éolien en mer peut devenir intéressant pour le Maroc, à partir d’un facteur de charge de 60 % voire 70 %. « Des études doivent être menées particulièrement dans nos régions du sud, afin de comprendre s’il y a une opportunité pour des projets éoliens en mer », ajoute-t-il. Et d’expliquer : « Cette option est prévue pour certains projets de production de l’hydrogène à Dakhla, ce qui veut dire que les investisseurs n’écartent pas la possibilité de l’éolien en mer. Les premières mesures nous renseigneront sur les possibilités offertes, mais la compétition entre l’éolien en mer et l’éolien terrestre sera rude pour le Maroc, qui dispose déjà d’excellentes ressources éoliennes sur terre, et il sera difficile de justifier le double de l’investissement. »

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Un professeur en physique et expert en énergie ne partage pas cet avis : « Même si la citation du Maroc dans ce prestigieux rapport est à saluer, la technologie de l’éolien en mer n’est pas encore à l’ordre du jour pour des raisons de coût et de gain de performance ».

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