La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu vendredi une décision concernant les accords agricoles et de pêche entre l’UE et le Maroc. Rabat conteste fermement cette décision, la jugeant non applicable et entachée d’erreurs.
L’Espagne vient de faire le pas. Drogue et prostitution feront désormais partie du PIB officiel du pays, à partir de septembre prochain. L’Italie et le Royaume-Uni ont également fait des annonces du même type récemment. Bien qu’illégales, les revenus « estimés » de ces activités boosteront significativement les PIB de ces pays. Cela d’ailleurs impactera probablement le débat sur la légalisation du cannabis que connaît le Maroc depuis plusieurs années, un débat pauvre en arguments. Il est trop tôt pour parler de légalisation, mais le Maroc suivra-t-il la tendance ?
A en croire Le Monde, le fait que l’Espagne ait fait ce choix d’intégrer drogue et prostitution dans le calcul de son PIB augmentera considérablement ce dernier : « La prostitution, le trafic de drogue ou la contrebande de tabac : toutes ces activités illégales seront intégrées à partir de septembre dans le calcul du PIB de l’Espagne. Ce nouveau mode de calcul devrait gonfler de 2,7 à 4,5 % le PIB total, selon l’institut statistique espagnol ».
Le Royaume-Uni, pour sa part, estime à 12,3 milliards d’euros l’augmentation du PIB qui surviendra suite à la prise en considération des revenus émanant du trafic de drogue et de la prostitution. Ce n’est pas rien. Le PIB anglais devrait augmenter d’un peu moins de 1%.
Par contre, pour ce qui est de la drogue, le Royaume-Uni n’est pas l’Espagne. Et l’Espagne n’est pas, malheureusement ou heureusement, le Maroc.
Prendre en considération des activités illicites pour calculer le PIB n’est pas seulement un caprice. Cela car même les trafiquants et les prostitués participent, à leur manière, au PIB d’un pays donné. Surtout quand un dealer s’achète des voitures de luxe et des villas… Ne pas intégrer de pareils revenus c’est presque se voiler la face.
La culture du cannabis nourrit mieux au Maroc que les cultures agricoles. Chacun des 800.000 cultivateurs de cannabis gagne annuellement un peu plus de 40.000 dirhams par an, en moyenne.
Selon un récent rapport de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le chiffre d’affaires global des producteurs est estimé à plus de deux milliards de dirhams (214 millions de dollars), sans parler des intermédiaires. Etudiant les « exportations marocaines » (illicites, bien-sûr), l’ONUDC estime la valeur du cannabis exporté à 10 milliards d’euros. A savoir que le Maroc produit annuellement 38000 tonnes de résine de cannabis, selon le rapport 2013 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), et est, depuis 13 ans, le premier producteur mondial ex-aequo avec l’Afghanistan. Cela peut être la partie visible de l’iceberg, comme cela peut être l’iceberg en entier. Nul ne peut le savoir.
Petite comparaison avec les chiffres actuels : Le secteur touristique a représenté 8,6% du Produit PIB marocain en 2013, avec ses 9,5 milliards de dollars. Les « exportations marocaines » (seulement ! Sans parler du marché intérieur) sont estimées à 10 milliards d’euros (non de dollars). Donc… Les seules « exportations » de Cannabis auraient plus d’impact sur le PIB que le tourisme marocain, ô combien cher pour l’Etat. Sans parler du marché interne… Ni d’estimations officielles.
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