Le Ministre de la justice, Mustapha Ramid, qui tient fortement à sa réforme de la justice, vient d’affirmer que le bracelet électronique peut être une alternative à la détention.
Intervenant lors d’un colloque national qui a eu lieu samedi dernier sur le thème « la réforme du système judiciaire, une exigence de la lutte contre la corruption », Mustapha Ramid a indiqué que la réforme de la procédure pénale comprendra de nouveaux mécanismes, notamment des alternatives à la détention provisoire (bracelet électronique), des alternatives aux peines privatives de liberté (les travaux d’intérêt général), ou l’adoption de mesures pour transformer certains crimes en délits.
Il faut savoir que plus de la moitié des 70.000 détenus que comptent les prisons marocaines n’y sont qu’en détention provisoire en l’attente de leur jugement définitif. En outre, près de 54% des personnes en prison sont détenues pour des « crimes financiers et de trafic de drogue », selon les chiffres de 2013 de l’Observatoire marocain des prisons (OMP). Le bracelet électronique peut être suffisant pour les empêcher de quitter le territoire.
Ramid a par ailleurs précisé que de nouvelles dispositions seront établies afin de renforcer les droits de la défense, de consolider les principes fondamentaux du procès équitable et de garantir les libertés, selon le journal Le Matin. Par exemple, il sera exigé de la police judiciaire de procéder à l’enregistrement audiovisuel des interrogatoires.
Le projet de loi relatif à la procédure pénale en cours d’élaboration par le ministère de la Justice et des libertés va dans le sens du contrôle du respect de la dignité et de l’humanité des personnes interrogées lors de la période de leur placement en garde à vue, selon le ministre.