Maroc : le bracelet électronique pour dépeupler les prisons

30 avril 2014 - 17h57 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Le Ministre de la justice, Mustapha Ramid, qui tient fortement à sa réforme de la justice, vient d’affirmer que le bracelet électronique peut être une alternative à la détention.

Intervenant lors d’un colloque national qui a eu lieu samedi dernier sur le thème « la réforme du système judiciaire, une exigence de la lutte contre la corruption », Mustapha Ramid a indiqué que la réforme de la procédure pénale comprendra de nouveaux mécanismes, notamment des alternatives à la détention provisoire (bracelet électronique), des alternatives aux peines privatives de liberté (les travaux d’intérêt général), ou l’adoption de mesures pour transformer certains crimes en délits.

Il faut savoir que plus de la moitié des 70.000 détenus que comptent les prisons marocaines n’y sont qu’en détention provisoire en l’attente de leur jugement définitif. En outre, près de 54% des personnes en prison sont détenues pour des « crimes financiers et de trafic de drogue », selon les chiffres de 2013 de l’Observatoire marocain des prisons (OMP). Le bracelet électronique peut être suffisant pour les empêcher de quitter le territoire.

Ramid a par ailleurs précisé que de nouvelles dispositions seront établies afin de renforcer les droits de la défense, de consolider les principes fondamentaux du procès équitable et de garantir les libertés, selon le journal Le Matin. Par exemple, il sera exigé de la police judiciaire de procéder à l’enregistrement audiovisuel des interrogatoires.

Le projet de loi relatif à la procédure pénale en cours d’élaboration par le ministère de la Justice et des libertés va dans le sens du contrôle du respect de la dignité et de l’humanité des personnes interrogées lors de la période de leur placement en garde à vue, selon le ministre.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Drogues - Corruption - Prison - Mustapha Ramid - Ministère de la Justice et des Libertés

Ces articles devraient vous intéresser :

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Corruption au Maroc : Les chiffres alarmants

La lutte contre la corruption ne produit pas de résultats encourageants au Maroc qui est mal logé dans les classements mondiaux depuis quatre ans.

Ce fléau qui fait mal au Maroc

Malgré l’adoption en 2015 de la stratégie nationale de lutte, la corruption ne recule pas au Maroc en raison de principales résistances rencontrées, aussi bien au niveau intra-étatique que dans l’ensemble de la société, et en particulier dans le...

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.