Lancée sous le hashtag #STOP490, cette nouvelle campagne vise à réunir quatre mille signatures nécessaires (seul·es celles et ceux qui sont inscrit·es sur les listes électorales peuvent, selon la loi, la signer…) pour que le Parlement se saisisse enfin de la question des libertés individuelles. Déjà trois millions de vues générées. Narjis Benazzou, présidente des ‘Hors-la-loi’ explique le bien-fondé de leur combat. « Nos détracteurs nous accusent d’encourager les relations sexuelles débridées ; au contraire, nous demandons de la prévention et de l’éducation à la place de la répression, ainsi qu’une discussion autour de la notion de consentement », assure-t-elle au site marieclaire.fr.
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« Grâce aux réseaux sociaux, nous touchons toutes les couches de la société, notamment les jeunes, et recueillons énormément de témoignages, comme lors de notre action #MeTooUniv pour alerter sur les nombreux cas de harcèlement d’étudiantes. La loi est censée protéger les victimes, pas les culpabiliser, alors que tant de femmes n’osent pas, dans ce contexte, dénoncer les agressions sexuelles dont elles sont victimes », ajoute-t-elle.
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Selon Sonia Terrab, co-fondatrice du Collectif 490, la loi contraint certains jeunes à quitter le royaume. « Comme toutes les filles, j’ai dû mentir à propos de qui je voyais, de ce que je faisais, sinon je n’aurais jamais pu mener la vie que je voulais. Beaucoup de jeunes n’en peuvent plus de ces mensonges imposés et préfèrent quitter le pays, pour aimer ailleurs en liberté, vivre leur intimité et leurs choix sans risquer la prison. Loin du regard de la société et de leur famille, dans un pays où il est interdit de louer un appartement en tant que célibataire et où l’on doit montrer un certificat de mariage en bonne et due forme au réceptionniste si l’on veut rencontrer son petit ami ou sa petite amie dans l’anonymat d’un hôtel, pour passer un week-end ou des vacances ensemble. »
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L’article 490 est « une épée de Damoclès » que ressentent bon nombre de Marocaines sur leurs têtes en permanence. Inès (le prénom a été modifié) raconte son week-end à Marrakech avec un amoureux. « Nous avions les moyens de nous offrir un grand hôtel moins regardant sur les couples non mariés, raconte-t-elle. Pourtant, quand j’ai entendu frapper à la porte de la chambre, je me suis immédiatement échappée en sautant du balcon du premier étage dans le jardin. J’étais convaincue que c’était la police qui venait m’arrêter parce qu’elle avait découvert que nous n’étions pas un couple marié. C’était la femme de chambre… Mais “conditionnée” par le 490, j’étais persuadée que j’allais être arrêtée. »