Dans une lettre envoyée au roi Mohammed VI et divulguée le mardi 30 juillet 2024, le président français Emmanuel Macron a reconnu la marocanité du Sahara.
La question du Sahara pour le Maroc est l’affaire d’un peuple, tandis qu’en Algérie c’est une affaire d’Etat, a souligné le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, dans une interview accordée au quotidien libanais Al Akhbar.
Benkirane affirme dans cet entretien que l’Algérie continue de soutenir les séparatistes du Polisario, alors que le conflit autour du Sahara n’a pas lieu d’être. Il rappelle également que le front du Polisario a été formé par un groupe d’étudiants marocains, payés par l’ancien chef d’Etat libyen Mouâmar Kadhafi, avant de passer sous la coupe de l’Algérie.
Par contre, rien n’oppose les peuples marocain et algérien d’après Benkirane, pour qui le conflit autour du Sahara est artificiel. Aussi, le Maroc ne peut pas proposer de meilleure solution que le projet d’autonomie avancée au Sahara.
Jeudi dernier, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, avait lancé un "appel fraternel à l’Algérie afin de s’impliquer sincèrement dans la recherche d’une solution politique consensuelle au conflit du Sahara".
L’appel a été très mal perçu en Algérie, où un responsable du ministère des Affaires étrangères a déclaré au quotidien TSA que le "Maroc veut pérenniser le statu quo, à défaut de faire prévaloir sa thèse de l’autonomie, au mépris de la légalité internationale". Mardi dernier, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait d’ailleurs, dans un message au chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, exprimé son soutien au principe d’autodétermination du peuple sahraoui.
L’Algérie, partisane d’une solution américaine que devait proposer Christopher Ross dans son dernier rapport, accuse aujourd’hui les services secrets marocains de vouloir renverser le régime algérien.
La déclaration émise lundi par le Quai d’Orsay, dans laquelle la "France soutient les efforts de Christopher Ross, pour poursuivre les négociations entre les parties, et appuie le plan d’autonomie marocain, tel qu’il avait été présenté, en 2007", irrite d’autant plus l’Algérie, pour qui il est hors de question de rouvrir ses frontières avec le Maroc, tant que "le peuple sahraoui ne recouvre pas son indépendance".
"Autant dire que les frontières terrestres entre les frères ennemis ne seront jamais rouvertes", confie une source diplomatique marocaine à Bladi.net.
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