Un qualificatif qui fait suite au recensement des projets d’investissements étrangers réalisés en 2004 dans la région Meda, regroupant les pays sud-méditerranéens et du Proche-Orient. En s’accaparant 120 des 400 projets recensés pour l’équivalent de 19,1 milliards de dollars (près de 170 milliards de DH), le Maroc devance, de loin, l’Algérie et la Turquie (respectivement 59 et 53 projets), l’Egypte (39), la Tunisie (32) et le Liban (26). Du côté des pays émetteurs, la France occupe le premier rang, avec 108 projets réalisés. Les entreprises hexagonales confirment également leur présence marquée dans notre pays puisque, des 120 projets qui y ont été recensés, 55 sont français.
Pour le Maroc, cette consécration vient à un moment où de nombreuses initiatives en France - notre premier pourvoyeur d’investissements - tentent de freiner le phénomène de délocalisation qui suscite de vives inquiétudes. En effet, outre les mesures d’ordre fiscal tel le crédit d’impôt accordé aux entreprises qui reviennent en France, d’autres boucliers ont été brandis par le gouvernement Raffarin. Le plus controversé a été, sans doute, le projet d’arrêté de l’ex-ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, visant à imposer l’information du consommateur sur la localisation géographique des centres d’appel téléphoniques. Façon déguisée de dissuader les entreprises françaises de délocaliser.
Seulement, les réticences de la Cour de justice européenne pour préférence nationale déguisée ont forcé le gouvernement français à faire marche arrière. Mais certaines actions ont eu plus de succès. Récemment, par exemple, la mobilisation de la centrale syndicale CFTC a fait avorter le projet du groupe AXA de délocaliser à Marrakech une partie de son activité Direct Assurance, avec création de 300 emplois au Maroc. Parfois, c’est la justice qui s’en mêle. Nous citerons le cas du fabricant de chauffe-eaux, Chaffoteau & Maury, dont le plan de délocalisation à Casablanca, de 80 emplois, a été annulé en septembre dernier par le tribunal de Nanterre pour n’avoir pas satisfait aux obligations de « consultation préalable ». Une disposition française qui prévoit la consultation des délégués du personnel et/ou du comité d’entreprise sur les projets de licenciement de plus de 10 salariés.
La Vie Economique