Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.
Le mariage à Casablanca porte les marques de la nature cosmopolite de cette ville où les traditions régionales se côtoient, se mélangent, s’interpénètrent et s’adaptent à l’air du temps sans pour autant rompre avec certains rituels et traditions nationales.
Ainsi, s’il y a quelques décennies auparavant, les mariages se contractaient entre familles issues de la même localité, ou du moins de la même région, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Les couples se forment davantage selon les possibilités qu’offrent les contacts dans les milieux social et professionnel mais aussi au gré des rencontres et des affinités que se reconnaissent les jeunes d’aujourd’hui.
De plus, le mariage n’est plus arrangé, comme par le passé, par les seuls parents ou la grande famille. Dans la majorité des cas, il est décidé par le futur couple, suivant en cela une évolution qui a tendance à se généraliser un peu partout dans le pays et particulièrement en milieu urbain.
il reste cependant que cette décision se doit d’être entérinée par les
parents pour plus de garanties de succès. De ce fait, la présence des parents est loin d’être une simple formalité et leur empreinte se fera sentir tout au long du processus qui sera couronné par la conclusion du mariage.
La famille est là et veille au grain pour la préservation des traditions et des convenances.
Aussi, la première rencontre réunissant les proches parents des deux prétendants pour demander la main de la mariée -mais aussi futur bru, belle fille et un peu plus tard maman-, reste incontournable...tout autant que la cérémonie officialisant les fiançailles qui sera organisée plus tard et réunira un cercle familial un peu plus élargi.
A ce niveau, seront fixés ou entérinés, selon les cas, le montant de la dot, les présents qui sont traditionnellement offerts à la mariée, la date de la conclusion du mariage et les modalités de son organisation.
Tout un programme dont la discussion exigeait franchise, diplomatie et savoir-faire, particulièrement à propos du montant de la dot. Auparavant, les préparatifs duraient plus d’une semaine au cours de laquelle la fête s’installait dans les maisons et les cœurs. Chants et danses égayent l’ambiance lors de la confection de gâteaux et la préparation de la semoule, la frénésie et la joie allant crescendo avec l’approche du jour des noces.
Aujourd’hui, les préparatifs ne prennent plus autant de temps avec la prolifération des traiteurs qui déchargent les familles.
la cérémonie du mariage est généralement précédée par celle du henné à laquelle sont conviées uniquement les femmes des deux familles.
Cette dernière n’a pas échappé non plus aux influences des temps présents. Ainsi, pour appliquer le henné à la future mariée et à ses invitées, l’appel est fait à une spécialiste "la nakkacha" qui dessine de véritables fresques florales sur les mains et les pieds.
Si la conclusion de l’acte du mariage est souvent accompagnée d’une cérémonie religieuse, marquée par la récitation de verstes du Coran, en signe de bénédiction pour cette union, la journée du mariage n’est quant à elle que chants et danses, selon les préférences et les goûts. En effet, suivant l’évolution, l’animation musicale n’est plus limitée aux chansons et danses du terroir mais propose désormais un cocktail d’airs alliant le traditionnel et le moderne.
Révolu également le temps de la séparation entre gentes masculines et féminines et où les orchestres d’aveugles animaient les soirées pour femmes et les « chikhates », celles des hommes.
Maintenant, la fête du mariage, généralement organisée en concert, regroupe l’ensemble des membres des familles, dans la joie et la liesse mais aussi dans la bienséance et le respect des convenances sociales.
Occupant le devant de la scène durant cette cérémonie, les futurs époux devront cependant se plier à l’incontournable défilé en costumes traditionnels, sur fond de musiques variées afin de satisfaire les invités venus d’horizons divers.
Ainsi tradition et modernité, qui se côtoient dans la vie quotidienne des casablancais, composent harmonieusement lors des mariages, dans la grande métropole du royaume.
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