Mamoun Bouhadhoud, ministre interdit de parole !

24 novembre 2013 - 20h28 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Mamoun Bouhadhoud, 30 ans, ministre chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel dans la version II du gouvernement Benkirane, serait interdit de parole. Le ministre parachuté, timide et discret ne parle que trop peu, tout simplement parce qu’il n’aurait rien à dire.

Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane l’aurait tout simplement interdit de parole pour éviter tout problème ou commentaire désobligeant émanant de ses adversaires.

A chaque fois que Mamoun Bouhadhoud doit prendre la parole, que ce soit au conseil du gouvernement, devant l’opinion publique ou les députés, Benkirane le remplace toujours par un de ses ministres. Même son patron directe, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce évite d’envoyer en mission son ministre délégué, de peur d’être mal représenté.

Mais ce qui embarrasserait encore plus Mezouar et Benkirane, rapporte Akhbar Al Yaoum, serait le fait que le décret déterminant les responsabilités du jeune ministre, n’ait pas encore été promulgué et ne le sera peut-être jamais. Tout ce qui est demandé à Bouhadhoud aujourd’hui, est d’"apprendre les principes du métier et de se taire".

Inconnu du bataillon, Mamoun Bouhadhoud parachuté à la dernière minute, ne s’est jamais présenté à des élections, ou participé à une campagne électorale du Parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI), dont il porte pourtant les couleurs.

Sa nomination à ce poste, il la doit à son oncle Mohamed Bouhadhoud, trésorier et l’un des piliers du RNI dans la région du Souss, qui voulait à l’origine placer sa fille Amina Bouhadhoud, députée du RNI dans la version II du gouvernement Benkirane, mais comme elle n’avait pas le niveau académique requis, Salahdine Mezouar aurait décliné la proposition, pour ne pas s’attirer les foudres de ses adversaires politiques, écrit Akhbar Al Yaoum.

A l’origine, une rivalité familiale

A l’origine de cette nomination, c’est une rivalité historique entre deux des plus grandes familles du Souss. La première est la famille Kayouh, affiliée au Parti de l’Istiqlal, dont le fils Abdessamad a occupé le poste de ministre de l’Artisanat dans la première version du gouvernement Benkirane.

Cette rivalité politique d’apparence, est économique en réalité, mais aussi tribale, puisque les familles Bouhadhoud et Kayouh, sont toutes deux dans le domaine agricole dans le Souss, où elles sont parmi les plus gros propriétaires terriens de cette région.

Mamoun Bouhadhoud aurait été placé à la dernière minute au Conseil national du RNI, dont il n’a jamais fait partie, avant d’être parachuté dans la version II du gouvernement Benkirane, pour s’y initier à l’exercice du pouvoir. En quelque sorte, le jeune homme est en "stage de formation", plaisantent plusieurs observateurs.

Officiellement, "le ministre en herbe" a décroché son diplôme de l’Ecole polytechnique de Paris en 2007, et de l’Ecole Nationale supérieure des Mines en 2008, en France, avant d’intégrer Morgan-Stanley, à Londres, où il a occupé le poste de responsable de l’équipe trading.

Son père pharmacien et riche agriculteur à Agadir, est aussi membre du Conseil d’administration des Domaines royaux. Mamoun s’est marié en 2012.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Rassemblement National des Indépendants (RNI) - Salaheddine Mezouar - Saâd Hassar - Abdelilah Benkirane - Moulay Hafid Elalamy - Gouvernement marocain - Mamoun Bouhadhoud

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc met de l’ordre dans les « Airbnb »

Après son adoption par le gouvernement marocain et sa publication au Journal Officiel, le décret définissant les procédures administratives relatives à l’ouverture des établissements touristiques et leur exploitation, est entré en vigueur.

Maroc : bonne nouvelle pour les fonctionnaires

Le gouvernement marocain et les syndicats auraient trouvé un accord en ce qui concerne l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires.

Maroc : le diesel a de beaux jours devant lui

Alors que les importateurs et concessionnaires de voitures neuves se félicitaient de la mise en application de la norme environnementale européenne Euro 6, pour l’homologation des véhicules neufs commercialisés sur le marché marocain, le gouvernement...

Le PJD évoque un lien entre le séisme et les péchés collectifs du Maroc

Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) s’est exprimé sur le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a endeuillé le Maroc et a lancé un appel aux Marocains. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne devrait...

Maroc : les scorpions s’invitent pendant les vacances

Au Maroc, alors que les scorpions, les serpents et les chiens errants font des victimes en cette période de canicule, les vaccins manquent à l’appel. Nombreux sont les hôpitaux, centres de santé et dispensaires des régions rurales qui souffrent d’une...

Maroc : les nouvelles mesures fiscales dévoilées

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a déposé au Parlement samedi le projet de loi de finances pour 2025. Les mesures fiscales proposées visent à simplifier les procédures douanières et à intensifier la lutte contre la fraude.

Maroc : une aide versée aux familles

Comme annoncé, l’aide prévue pour les familles marocaines dans le besoin sera versée par le gouvernement. Celle-ci devrait intervenir sous peu. Quel montant ? quand est-ce qu’elle sera versée ?

La Société générale se sépare de sa filiale marocaine

Les négociations sont très avancées pour le rachat par le groupe Saham Finances, fondé et dirigé par l’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy (MHE) d’une grande partie de la société générale du Maroc.

Abdelkader Amara claque la porte du PJD, voici pourquoi

Abdelkader Amara n’est plus membre du parti de la justice et du développement (PJD). Lundi, l’ancien ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau a annoncé sa démission du parti islamiste après une réflexion sur ce que...

Le Maroc veut séduire les MRE avec un programme logement sur mesure

Le ministère de l’Aménagement du territoire national a lancé une vaste campagne d’information à l’intention des Marocains du monde. Intitulée « L’Urbanisme et l’Habitat au service des Marocains du Monde », cette initiative vise à faciliter l’accès des...