L’historien marocain et défenseur des droits humains Maâti Monjib fait à nouveau l’objet d’une décision qu’il juge « illégale ». Pour lui et son comité de soutien, il s’agit d’un « acte désespéré » visant à réduire au silence toute voix contradictoire.
Maâti Monjib n’a plus le droit d’exercer en tant que professeur à l’Institut des études africaines (IEA) de Rabat. La décision lui a été notifiée le 1ᵉʳ mars dernier. Il avait même observé une grève de la faim de 48h du mercredi 08 mars au vendredi 10 mars pour protester contre sa suspension. « Il s’agit de décisions illégales et c’est une manière de faire peur et de semer la terreur au sein de la communauté enseignante ou des fonctionnaires qui expriment des positions critiques vis-à-vis du pouvoir », déclare ce dernier lors d’un point de presse tenu à Rabat le 9 mars, indique enass.ma.
À lire : Un an de prison ferme pour l’historien Maâti Monjib
La suspension jusqu’à « nouvel ordre » du professeur est sans solde et serait motivée par les ennuis judiciaires de l’historien qui a été condamné en 2021 à un an de prison ferme pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État » au terme d’un procès ouvert en 2015.
À lire : Maâti Monjib toujours en grève de la faim, RSF réclame sa « libération immédiate »
Le professeur Monjib devrait retourner au tribunal le 11 mai pour une audience en appel. Il est également accusé de « malversations dans la gestion d’un centre qu’il avait créé pour promouvoir le journalisme d’investigation. Son comité de soutien appelle à « l’arrêt des poursuites judiciaires à son encontre » et « la suspension de la décision de l’Université Mohammed V à son en égard ».