Maâti Monjib toujours en grève de la faim, RSF réclame sa « libération immédiate »

20 mars 2021 - 23h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

Incarcéré à la prison locale El Arjat 2, l’historien et journaliste franco-marocain Maâti Monjib poursuit sa grève de la faim entamée, le 4 mars dernier, pour « dénoncer l’injustice dont il est victime ». RSF a organisé, vendredi 19 mars, une manifestation devant l’ambassade du Maroc à Paris pour demander sa « libération immédiate » et « la fin d’une injustice flagrante ».

« Il y a urgence, insiste sur RFI Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF. Ça fait 17 jours qu’il est en grève de la faim, parce qu’il est détenu de façon arbitraire, parce qu’il a subi un procès inique ». Il dénonce « une procédure qui ne respecte pas les canons élémentaires de la justice ». Selon lui, les droits de la défense ont été bafoués. « Maati Monjib est un journaliste, un historien, un homme engagé, mais selon nous c’est un journaliste qui gêne le pouvoir manifestement. Un pouvoir qui, au Maroc, trop souvent, instrumentalise la justice pour régler ses comptes avec des journalistes qui font tout simplement leur travail », dénonce encore Christophe Deloire.

« Maâti Monjib a été l’un des fondateurs de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation. Il a formé des centaines de journalistes et, très clairement, il a été l’objet de procédures iniques, en dehors de la question du fond », poursuit le secrétaire général de RSF, appelant à une libération immédiate du détenu. « Et aujourd’hui, l’iniquité de la procédure, tout comme la dégradation de son état de santé, justifie une libération inconditionnelle et immédiate », ajoute-t-il.

Depuis le 29 décembre dernier, Maâti Monjib est incarcéré au Maroc et condamné à un an de prison ferme, pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Ses avocats William Bourdon et Vincent Brengarth ont récemment déposé plainte avec constitution de partie civile près le tribunal judiciaire de Paris pour « harcèlement moral », « atteinte à la liberté individuelle par des personnes exerçant une fonction publique », et « mise en danger de la vie d’autrui ».

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