Loubna Abidar : "Le Maroc est l’un des principaux pays consommateurs de sexe et d’alcool"

En exil forcé en France après son agression violente à Casablanca, la comédienne marocaine Loubna Abidar s’est rendue ce weekend à Gijon (Espagne) pour recevoir le prix de la meilleure interprétation féminine lors du 53è édition du FICX. Dans une interview accordée au site elcomercio.es , l’actrice de Much Loved revient sur son « combat » pour les prostituées marocaines.

Se réjouissant d’avoir été honorée en Espagne, Loubna Abidar a déclaré que ces prix lui donnent confiance en elle et le courage de toujours aller de l’avant. Sur le rôle de prostituée jouée dans le film de Nabil Ayouch, elle a estimé que cela lui rappelait son enfance dans un quartier défavorisé de Marrakech, elle qui venant d’une famille très modeste de la ville. « Depuis petite, j’ai vu ces femmes (prostituées) envers qui j’avais énormément de respect. Ce sont des femmes qui luttent, courageuses qui se sont consacrées à ce métier car elles n’avaient pas d’autres choix ».

Interrogée sur son agression au Maroc après son rôle dans le film, Loubna Abidar s’est montrée très critique envers la société marocaine, surtout son rapport à l’alcool et au sexe. « Le Maroc est l’un des principaux pays consommateurs de sexe et d’alcool, mais nous vivons sous un voile d’hypocrisie. En enlevant ce voile, je savais que cela n’allait pas passer inaperçu et que j’allais en payer les conséquences. Ce que je ne savais pas par contre, c’est qu’on allait me frapper et me menacer de mort ».

Après son rôle de prostituée dans Zine li fik, la comédienne est en train d’écrire un livre dont l’action se passe dans le milieu « de l’islam radical ». « Nous sommes des femmes arabes et ce que nous voulons une fois pour toutes est d’être des femmes normales comme n’importe quelle femme. »