Dans le cadre de l’opération Marhaba 2023, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger a inauguré un centre d’accueil à Rabat.
Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) sont passés de 23 à 36,8 milliards de dirhams, entre 1997 et 2003, a indiqué, mercredi à Ifrane, Mme Nouzha Chekrouni, ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger.
"Ces fonds, qui constituent un véritable ballon d’oxygène pour l’économie nationale, contribuent à hauteur de 13 % du total des dépôts auprès du secteur bancaire", a précisé Mme Chekrouni, lors d’une table ronde sur "les transferts des Marocains du monde, quelle utilisation ?". Mme Chekrouni a fait état du grand intérêt accordé par l’Etat à la question des transferts des MRE, soulignant que la rencontre d’Ifrane s’inscrit "dans le cadre de la recherche de nouvelles pistes pour l’amélioration, d’une part, de l’augmentation de cette ressource combien utile et nécessaire à l’économie du pays et, d’autre part, à son intégration dans les circuits économiques".
Après avoir mis en évidence les facteurs à l’origine de la tendance à la hausse des transferts des MRE, notamment la politique de proximité adoptée par les banques, l’amélioration des conditions d’accueil et de la qualité des produits, elle a souligné que la réflexion sur cette thématique conduit à soulever les questions liées aux moyens à mettre en oeuvre pour inciter davantage les MRE à investir au Maroc.
En effet, a-t-elle signalé, malgré l’arsenal mis en place par l’Etat, en l’occurrence la simplification des procédures administratives, la modernisation du système fiscal, la création des centres régionaux d’investissements, et en dépit de la confiance dans les institutions nationales, les MRE génèrent des fonds importants vers le Royaume, sans pour autant que les dépôts bancaires n’intègrent les circuits d’investissement.
Citant, à cet effet, des données de l’Institut national des statistiques et d’économie appliquée (INSEA) sur les tendances actuelles des investissements des MRE, Mme Chekrouni a indiqué que les MRE sont majoritairement orientés vers des investissements improductifs, notamment l’immobilier (83,7 %), précisant qu’"aucun chiffre officiel récent ne permet d’estimer le montant des investissements ou d’évaluer le taux de réussite des projets réalisés par les MRE".
2.582.097 MRE
Abordant les grandes lignes de la stratégie de son département dans les domaines de la promotion et de l’accompagnement des investissements, le ministre a souligné que les actions entreprises pour inciter les MRE à s’intéresser davantage aux opportunités d’affaires offertes par le Maroc, s’articulent notamment autour de l’adoption d’un plan de communication visant à accompagner les MRE dans la réalisation de leurs projets, la coordination des actions de promotion des investissements et l’encouragement de la création de nouveaux projets.
Organisée en collaboration avec l’université Al Akhawayn, l’association "Initiatives 21pour le développement" et "l’Association marocaine d’études et de recherches sur les migrants", cette table ronde a réuni des responsables d’établissements bancaires, des représentants de la Fondation Hassan II pour les MRE, les directeurs des centres régionaux d’investissements (CRI) de Meknès-Tafilalet et de Fès-Boulemane, des chercheurs et des représentants d’associations de MRE nationaux.
Les participants ont abordé, à travers deux séances de travail consacrées respectivement au rôle des MRE dans le développement national et aux transferts des marocains du monde, les différentes formes et mécanismes des transferts et les moyens à mettre en uvre pour dynamiser l’épargne et favoriser l’investissement direct des MRE. A signaler que selon des données du ministère chargé des MRE, datant de mars 2002, la communauté marocaine résidant à l’étranger s’élève à 2.582.097 marocains, dont 2.185.821 établis en Europe, 231.962 dans des pays arabes, 155.432 en Amérique, 5.355 en Afrique et 3.527 en Asie et Océanie. Les transferts financiers des membres de cette diaspora, placent le Maroc à la quatrième position au niveau mondial parmi les pays récepteurs, après l’Inde, le Mexique et les Philippines.
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