C’est la 1re fois, depuis la reprise du secteur en 2002, que la ville ocre enregistre une si mauvaise performance. De quoi inquiéter les professionnels. Pour eux, le ramadan n’est pas la seule cause et il s’agit d’affiner l’analyse pour trouver des solutions, dans la mesure où la croissance de l’activité a toujours été à l’actif du tourisme non résident.
Ainsi, la France, premier pourvoyeur de touristes à Marrakech recule de 14 %. Pour sa part, le marché espagnol a baissé de 24 % et l’Italie enregistre - 6%. Seul le marché britannique, grâce à l’ouverture du ciel, connaît une hausse de 42 % au niveau des nuitées. Mais ce marché risque de stagner durant 2008 selon les analystes, face au dédoublement de la taxe ADP (Airport Duty passager) décidé par le gouvernement britannique et qui vise les pays non européens. Ce qui ne manquera pas de créer quelques changements au niveau de l’offre aérienne low-cost à partir de cette destination.
Du reste, la restructuration de l’industrie touristique britannique avec la fusion des grands TO (Tui First Choice et Thomas Cook) nécessite de nouveaux partenariats sur ce marché. Autre chiffre en dégringolade d’après les statistiques officielles, le taux d’occupation des établissements hôteliers et qui est aujourd’hui de 59 % reculant ainsi de 11 points. Evidemment, l’arrivée de nouveaux établissements réduit la part de marché des hôtels existants. Et ce taux risque encore de reculer si la croissance n’est pas au rendez-vous. Rappelons que d’ici 2012, la capacité actuelle (environ 40.000) devrait doubler au vu des projets en cours.
En cumulé, les réalisations de l’activité touristique à Marrakech ne sont pas aussi mauvaises, mais loin des croissances à deux chiffres jusque-là affichées par la ville. Marrakech cumule sur les 9 premiers mois (janvier/septembre) une hausse de 7%. La ville a reçu plus de 1,2 million de touristes depuis janvier, enregistrant quelque 4,6 millions de nuitées. Par marchés, c’est la Grande-Bretagne qui arrive en tête totalisant à fin septembre 91 % de hausse. Suivent les marchés allemand, français et espagnol. Et si la France stagne, le marché ibérique affiche, lui, une baisse de 11%.
Forfaits voyages
Le Maroc n’a pas fait le bonheur des TO français cette année. D’après le baromètre dressé par le Ceto (association des tour-opérateurs français), le Maroc a perdu la cote en 2007 auprès des consommateurs français au profit de la Tunisie. Celle-ci affiche une hausse de 5% sur ce marché. Et le Royaume de son côté enregistre une baisse de plus de 3%. Une baisse toutefois à relativiser, puisqu’elle ne concerne que les voyages à forfaits . Selon le patron de Nouvelles Frontières, Jean-Marc Siano, la clientèle préfère organiser elle-même son voyage, au détriment du packaging.
L’Economiste - Badra Berrissoule