Etabli à partir des informations fournies par le Bureau de recherche sur la population basé à New York, le rapport mentionne que le choix de la femme est souvent influencé par des facteurs économiques, politiques, sociaux ou par des raisons de santé.
Le rapport signale que 30% des femmes, qui entretiennent des relations sexuelles régulières pendant une longue période, en Europe occidentale et dans plusieurs pays industrialisés, ont recours à la pilule contraceptive. Le record dans ces pays est détenu par l’Allemagne, pays où 59% des femmes préfèrent utiliser la pilule pour empêcher des grossesses indésirables.
Dans les pays développés, le taux d’utilisation le plus bas a été enregistré au Japon où seulement 0,8% des femmes ont recours à la contraception orale contre 43,1 % utilisant le préservatif. Cette faible utilisation est due à plusieurs facteurs politiques et culturels : les contraceptifs oraux n’ont été autorisés au Japon que depuis deux ans. En Amérique du Nord où la pilule semble avoir mauvaise réputation, seulement 14,4% des Canadiennes et 16% des Américaines ayant une activité sexuelle régulière optent pour la pilule.
En Afrique, le nombre des femmes utilisant les contraceptifs oraux est bas selon le rapport qui souligne que le taux le plus faible a été observé en Somalie où juste 0,2% de la population féminine a recours à la pilule. Leur pays rechignait à dépenser de l’argent dans le cadre des programmes de la planification familiale.
Le Maroc avec ses 38,3% et l’Algérie avec ses 44,3% d’utilisatrices restent donc une exception au niveau de l’Afrique.
Hors le contexte de l’enquête, quand on demande aux femmes marocaines pourquoi elles optent pour la pilule, les réponses sont très variées.
D’abord parce qu’on a deux catégories de femmes, celles qui ont choisi de prendre la pilule et celles qui n’ont pas le choix.
Pour la première catégorie, certaines pensent que c’est le moyen de contraception le plus sûr et aussi le plus simple. D’autres trouvent que c’est un moyen "propre" qui évite à la femme d’avoir la sensation d’avoir un corps étranger comme dans le cas du stérilet qui de surcroît, selon elles, pourrait provoquer des hémorragies ou des infections.
Pour la catégorique qui aurait aimé utiliser un autre moyen de contraception et qui se trouve obligée de prendre la pilule, on a deux échantillons, les femmes qui souffrent de contre-indications telles que les antécédents cardio-vasculaires ou neurologiques et celles qui sont obligées de prendre la pilule parce que leurs conjoints préfèrent cette méthode. La majorité des femmes de cet échantillon déclarent que leurs époux refusent, pour des raisons personnelles, d’avoir des rapports protégés avec préservatifs et encore moins le coït interrompu ou le recours aux spermicides.
Fatima Moho pour Libération