Les Marocaines parmi les grandes utilisatrices de contraceptifs dans le monde

20 août 2002 - 07h44 - Maroc - Ecrit par :

Les femmes marocaines et algériennes sont les plus enclines à utiliser la pilule contraceptive en Afrique, tandis que les Allemandes détiennent le record au niveau mondial. C’est ce qui ressort d’un rapport élaboré par la Fondation allemande de la population mondiale.

Etabli à partir des informations fournies par le Bureau de recherche sur la population basé à New York, le rapport mentionne que le choix de la femme est souvent influencé par des facteurs économiques, politiques, sociaux ou par des raisons de santé.

Le rapport signale que 30% des femmes, qui entretiennent des relations sexuelles régulières pendant une longue période, en Europe occidentale et dans plusieurs pays industrialisés, ont recours à la pilule contraceptive. Le record dans ces pays est détenu par l’Allemagne, pays où 59% des femmes préfèrent utiliser la pilule pour empêcher des grossesses indésirables.

Dans les pays développés, le taux d’utilisation le plus bas a été enregistré au Japon où seulement 0,8% des femmes ont recours à la contraception orale contre 43,1 % utilisant le préservatif. Cette faible utilisation est due à plusieurs facteurs politiques et culturels : les contraceptifs oraux n’ont été autorisés au Japon que depuis deux ans. En Amérique du Nord où la pilule semble avoir mauvaise réputation, seulement 14,4% des Canadiennes et 16% des Américaines ayant une activité sexuelle régulière optent pour la pilule.

En Afrique, le nombre des femmes utilisant les contraceptifs oraux est bas selon le rapport qui souligne que le taux le plus faible a été observé en Somalie où juste 0,2% de la population féminine a recours à la pilule. Leur pays rechignait à dépenser de l’argent dans le cadre des programmes de la planification familiale.

Le Maroc avec ses 38,3% et l’Algérie avec ses 44,3% d’utilisatrices restent donc une exception au niveau de l’Afrique.

Hors le contexte de l’enquête, quand on demande aux femmes marocaines pourquoi elles optent pour la pilule, les réponses sont très variées.

D’abord parce qu’on a deux catégories de femmes, celles qui ont choisi de prendre la pilule et celles qui n’ont pas le choix.

Pour la première catégorie, certaines pensent que c’est le moyen de contraception le plus sûr et aussi le plus simple. D’autres trouvent que c’est un moyen "propre" qui évite à la femme d’avoir la sensation d’avoir un corps étranger comme dans le cas du stérilet qui de surcroît, selon elles, pourrait provoquer des hémorragies ou des infections.

Pour la catégorique qui aurait aimé utiliser un autre moyen de contraception et qui se trouve obligée de prendre la pilule, on a deux échantillons, les femmes qui souffrent de contre-indications telles que les antécédents cardio-vasculaires ou neurologiques et celles qui sont obligées de prendre la pilule parce que leurs conjoints préfèrent cette méthode. La majorité des femmes de cet échantillon déclarent que leurs époux refusent, pour des raisons personnelles, d’avoir des rapports protégés avec préservatifs et encore moins le coït interrompu ou le recours aux spermicides.

Fatima Moho pour Libération

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Santé - Enquête - Femme marocaine - Enfant

Ces articles devraient vous intéresser :

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...

Plages au Maroc : l’embarrassante absence de toilettes publiques

Au Maroc, la plupart des plages sont dépourvues d’infrastructures sanitaires (toilettes, douches, centres de secours…). Une situation qui crée des désagréments aux touristes et aux MRE, surtout pendant la saison estivale.

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Maroc : des substances toxiques dans les emballages alimentaires

Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.

Au Maroc, l’été rime avec piqûres de scorpion

La recrudescence des piqûres de scorpion dans certaines régions du Maroc, en cette période de canicule et de saison estivale, inquiète. Les spécialistes appellent les citoyens à prendre les précautions pour prévenir ces piqûres mortelles.

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Maroc : la hausse des cas d’intoxications alimentaires inquiète

Au Maroc, la recrudescence des cas d’intoxication alimentaire dans les plusieurs villes inquiète les associations de défense des droits des consommateurs qui appellent à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration...

Bilal Ould-Chikh : « j’apprends que j’ai une tumeur de 5cm dans la moelle »

L’attaquant Bilal Ould-Chikh, 27 ans, est de retour sur les terrains après avoir surmonté une tumeur bénigne à la moelle épinière, diagnostiquée en mars dernier. Le joueur du FC Volendam (D2 néerlandaise) revient sur cette épreuve avec une philosophie...

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

Maroc : Les femmes toujours "piégées" malgré des avancées

Le Maroc fait partie des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui travaillent à mettre fin aux restrictions à la mobilité des femmes, mais certaines pratiques discriminatoires à l’égard des femmes ont encore la peau dure. C’est ce...