Les investissements espagnols au Maroc en croissance

19 mars 2005 - 20h56 - Espagne - Ecrit par :

Les investissements espagnols au Maroc ont connu ces dernières années une évolution croissante, grâce à la stabilité politique dont jouit le Royaume et aux mesures incitatives prises par le gouvernement pour attirer d’avantage d’investissements étrangers,

Les investissements espagnols au Maroc ont connu ces dernières années une évolution croissante, grâce à la stabilité politique dont jouit le Royaume et aux mesures incitatives prises par le gouvernement pour attirer d’avantage d’investissements étrangers, ont souligné jeudi les participants au VI-ème séminaire hispano-marocain de journalistes.

Lors de la troisième séance consacrée au thème "échanges économiques et humains", les intervenants ont relevé que les investissements espagnols au Maroc touchent différents secteurs tels l’agriculture, la confection, le textile, les pièces de rechange et la pêche, notant que l’accord de libre-échange conclu entre le Maroc et les Etats Unis profitera également à l’Europe en général et à l’Espagne en particulier.

M. Hassan Alaoui, directeur de la publication "Economie et entreprise" a indiqué que les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne sont allés crescendo en raison de la nouvelle dynamique que connaît le Maroc marquée par une série de réformes politiques, économiques et sociales, la redéfinition de l’environnement institutionnel et les répercussions positives de l’accord de libre de libre-échange Maroc-USA qui offrira plus d’opportunités et d’avantages aux entreprises espagnoles pour s’installer au Maroc.

Pour ce qui est de la commercialisation des produits marocains en Espagne, l’intervenant a appelé à promouvoir le label "Maroc" en Espagne et à améliorer l’image du Royaume. De son côté, M. Pablo Lopez Pietsh, conseiller du secrétariat d’Etat pour l’immigration, a passé en revue les actions entreprises par son département pour favoriser l’immigration légale, lutter contre l’immigration clandestine et créer un environnement d’intégration, le but étant de gérer leflux migratoire.

Il a rappelé que l’Espagne a oeuvré au sein de l’Union européenne pour la création d’un fonds européen dédié à l’intégration des immigrés dans leurs pays d’accueil, formant le voeu de voir la coopération entre le Maroc et l’Espagne se développer pour lutter contre le phénomène de l’immigration clandestine.

Pour sa part, M. Mohamed Khachami, professeur à l’université Mohammed V à Rabat et président de l’Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur l’Emigration a déploré la marginalisation des immigrés marocains en Espagne, au nombre de 400.000, s’appuyant sur une enquête réalisée en 1996 selon laquelle les immigrés marocains se trouvent "en bas de liste" et souffrent de préjugés et de stéréotypes discriminatoires.

Il a appelé à corriger l’image négative de l’immigration, un phénomène qui contribue au développement des pays d’accueil, et à le concevoir dans sa dimension démographique, soulignant, à cet égard, que la population espagnole est en train de vieillir et que les émigrés peuvent remédier à ce problème.

Choc d’ignorance

Mme Gema Martin Munoz, professeur de sociologie du monde arabe à l’université autonome de Madrid, a traité du volet culturel dans les relations maroco-espagnoles, soulignant que la langue espagnole n’est pas aussi prisée par les Marocains que le Français ou l’Anglais, appelant à promouvoir l’espagnol pour une meilleure compréhension entre les deux peuples.

De son côté, M. Enrique Ojedo, directeur-gérant de la fondation des trois cultures de la Méditerranée a relevé l’existence d’un déficit au niveau de la connaissance mutuelle qu’il a qualifié de "choc d’ignorance" et ce, malgré la proximité géographique, soulignant que le facteur humain est un vecteur essentiel pour diffuser une image plus juste et conforme à la réalité.

Le Maroc "est un pays qui n’est ni replié, ni anachronique, c’est un pays ayant engagé une série de réformes sur la voie de la modernité", a-t-il dit, appelant à mettre à profit les valeurs communes, à faire prévaloir la coexistence et le respect de la diversité et à récupérer les aspects positifs de l’histoire commune des deux pays.

Il a, à cet égard, mis l’accent sur le rôle de la presse marocaine et espagnole dans la promotion des relations bilatérales, appelant à lutter contre toute forme de stéréotypes et de clichés qui sont de nature à entraver la compréhension et l’entente entre les deux peuples et à ternir l’image du Maroc en Espagne.

Ce séminaire de deux jours, ouvert en présence notamment du Conseiller de SM le Roi, M. André Azoulay et de l’ambassadeur d’Espagne au Maroc, M. Luis Planas, a traité de trois thématiques se rapportant "aux relations maroco-espagnoles à travers la presse et la communication", "Maroc et l’Espagne face au dossier du Sahara" et "échanges économiques et humains".

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