Mme Fathia Bennis, qui participe à la bourse internationale du tourisme (ITB) de Berlin (16-20 mars), le plus grand salon professionnel au monde, qui devrait accueillir plus de 50.000 professionnels, a estimé qu’"il y a aujourd’hui beaucoup de signes positifs" d’une reprise de la croissance.
"Cette crise est le fait d’un ralentissement de la croissance économique mondiale, amorcé bien avant le 11 septembre, dont les retombées sont fortement ressenties par un secteur dont l’expansion est étroitement liée aux revenus", estime-t-elle.
Pour Mme Bennis, les évènements du 11 septembre "ont évidemment accentué cette crise, mais aujourd’hui nous amorçons la tendance inverse", c’est à dire la reprise, dont le secteur touristique sera le premier secteur bénéficiaire, "si nous accomplissons le travail qu’il faut, qu’on ait les moyens nécessaires et qu’on maintienne et renforce notre présence sur les marchés".
Selon elle, "recevoir 220.000 touristes à partir d’un pays (Allemagne) émetteur d’un flux de 50 millions de touristes par an reste un résultat très modeste, en dessous des ambitions du Maroc et de son potentiel touristique. Certes, un flux important soulève le problème des capacités, "mais le Maroc peut, à mes yeux, recevoir facilement 500.000 Allemands par an", a-t-elle estimé. "La chance du Maroc est qu’il compte beaucoup de potentialités", souligne-t-elle.
Les professionnels marocains, pour leur part, devraient aujourd’hui, selon Mme Fathia Bennis, développer un nouveau créneau peu répandu dans le pays, mais très demandé par les tours opérateurs allemands, et qui répond également à la demande des Marocains, à savoir le tourisme de famille."Les opérateurs marocains sont ujourd’hui appelés à faire un effort supplémentaire, parce que la concurrence est plus rude, en période de crise. C’est le moment ou jamais pour eux de faire l’effort nécessaire pour mettre leur produit à niveau et répondre à cette nouvelle demande (tourisme de famille), qu’il y’a lieu de développer au Maroc", a-t-elle souligné, estimant que "cette demande a été faite aujourd’hui par trois tours opérateurs allemands".
Les promoteurs allemands demandent aujourd’hui, non pas des chambres d’hôtels, mais des appartements-hôtels. "C’est un produit qui n’est pas très répandu au Maroc, qu’il y a lieu de développer. Il répondra aussi aux besoins des Marocains, qui sont demandeurs de ce produit", a souligné Mme Bennis.
Pour elle, le Maroc peut faire beaucoup de choses en direction de l’Allemagne. Il a lancé cette année une campagne promotionnelle sur les chaînes de télévision allemandes, "ce qui n’a jamais été fait usqu’à présent". "Il va falloir toutefois continuer, maintenir cet élan au cours des années 2003 et 2004, et ne pas se dire, au bout d’une campagne, que la bataille est gagnée". "Les tours opérateurs allemands, dont nous avions rencontré les dirigeants, lundi à Berlin, restent confiants et optimistes", indique Mme Fathia Bennis, avant d’annoncer que l’Onmt et plusieurs tours vont signer des contrats commerciaux destinés à la promotion du produit Maroc en Allemagne.
Il s’agit de tours qui ne sont pas installés au Maroc et qui ne disposent pas de leurs propres flotte aériennes de transport.
"Des négociations seront engagées avec la RAM pour améliorer le trafic entre le Maroc et l’Allemagne. La multiplication et la diversification des vols est réclamée par plusieurs tours opérateurs allemands. Pour le développement du flux touristique, le transport constitue à priori, un problème fondamental", estime-t-elle.