Tirant les enseignements du séisme qui a frappé le 24 février la région d’Al Hoceïma (nord-est du Maroc), faisant 29 morts, le roi Mohammed VI a annoncé jeudi « un plan de développement » de la région du Rif, un massif montagneux pauvre et enclavé à majorité berbère longtemps marginalisé par le pouvoir central de Rabat.
« Nous avons identifié les aspects positifs autant que les lacunes et les carences à l’occasion de cette épreuve », a déclaré le souverain dans un discours radio-télévisé prononcé à Al Hoceïma, où il s’est rendu plus d’une dizaine de fois depuis la catastrophe.
Le roi a ainsi donné ses instructions pour faire de la région du Rif « un pôle de développement urbain et rural parfaitement intégré dans le tissu économique national ».
Ce plan de développement prévoit notamment « l’accélération » des travaux de la « rocade méditerranéenne », une route à quatre voies qui devrait permettre le désenclavement d’Al Hoceïma, un port méditerranéen actuellement à plus de sept heures de voiture de la capitale.
Mohammed VI, qui réside depuis près d’un mois dans le Nord du royaume en témoignage de « solidarité » avec les populations sinistrées, a également annoncé sa volonté de « mettre un terme au laisser-aller et à tout laxisme » en matière de construction de logements qui seront désormais soumis « au respect total » des normes antisismiques.
La grande majorité des maisons effondrées, situées dans des hameaux montagneux et isolés, étaient construites artisanalement en pisée (mélange de paille et d’argile). Seulement une quarantaine de logements ont été détruits en zone urbaine.
Le souverain marocain, qui a salué « l’élan de solidarité populaire » manifesté dans le royaume dans les jours qui ont suivi le séisme a également tenu à exprimer sa « gratitude » à la trentaine de pays, dont l’Espagne, l’Arabie saoudite, la France et les Etats-Unis, qui ont participé aux secours et à l’aide humanitaire.
L’enclavement de la région sinistrée, des conditions météorologiques difficiles, l’abondance de l’aide internationale et son caractère parfois inadapté avaient suscité des scènes de confusion et de tension les trois premiers jours suivant le séisme.
AP