L’acteur franco-marocain Tarek Boudali se confie sur le tournage de son nouveau film intitulé 3 Jours max, au cours duquel il s’est gravement blessé.
Le réalisateur Mohamed Ismaïl entame dans quelques jours le tournage d’une nouvelle chronique sociale. Toujours sur le même thème de l’émigration, le regard du réalisateur se situe, cette fois, de l’autre côté de la frontière pour raconter l’histoire d’un homme qui décide de rentrer au pays après quarante ans de vie ailleurs. Tour à tour, nous sommes ballottés entre crise d’identité, méconnaissance des réalités, clash des générations et duplicité des regards ici et ailleurs.
Après avoir posé son regard sur les émigrés qui tentent la mort pour trouver le paradis de l’autre côté du détroit et souvent ne trouvent en guise de compensation que la mort, la servitude, l’humiliation et la colère, le réalisateur a voulu voir ce qui se passe de l’autre côté et scruter en quelque sorte le monde de l’émigration sur des générations. Son souci premier est de pénétrer le monde des gens qui ont passé des dizaines d’années sur d’autres sols et qui un jour décident de revenir. Quel bilan de toute une vie d’exil ? Quelle approche réelle ont-ils de leur pays d’origine ? Et comment pourront-ils concilier entre ces deux mondes.
Pour Mohamed Ismaïl, c’est là l’une des questions les plus cruciales du moment. On ne sait pas comment gérer les problématiques liées à l’émigration. Jusqu’à cet instant, on a tourné autour du pot, que ce soit au Maroc ou ailleurs pour affubler le sujet d’interprétations souvent farfelues et à côté du coeur du problème. Cette tentative est d’apporter un regard juste et réel sur les véritables difficultés d’intégration, de communication, d’acceptation, que se soit au pays ou à l’étranger.
Au-delà de l’intégration qui ne se fait presque jamais pour des raisons partagées entre Marocains et étrangers, il faut le dire, il y a les conflits internes entre émigrés et leurs compatriotes d’ici qui voient en eux des vaches à traire et un butin à prendre. Les enfants qui sont nés de l’autre côté ignorent tout sur leur pays d’origine, n’ont de liens avec lui que ce que leurs parents leur ont raconté. Quand ils reviennent, ils sont littéralement paumés. Le fond du problème, c’est qu’ils ne sont chez eux ni ici ni ailleurs. Ils restent comme des apatrides en éternel voyage entre deux rives.
Le premier coup de clap est prévu pour le 9 août exactement et cela débutera à Lyon pour quelques jours de tournage. Il y a une étape à Algésiras pour la traversée des émigrés et puis des jours de travail à Casablanca. Ce sont presque cinq semaines de tournage qui mèneront toute l’équipe jusqu’à la fin septembre.
Pour ce nouvel opus, il y a beaucoup de noms qu’on ne peut pas tous citer qui apporteront leur talent à cette aventure : Hamidou, Rachid El Ouali, Mouna Fettou, Mohamed El Khalfi, Saïd Naciri, Mahjoub Rajji, Nezha Regragui, Salaheddine Benmoussa, Ahmed Saguia et tant d’autres acteurs de grande valeur. Il y a en tout 63 personnages, donc autant de rôles presque tout aussi importants les uns que les autres.
Libération
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