Le divorce judiciaire : une alternative prévue par la Moudawana

3 août 2002 - 19h24 - Maroc - Ecrit par :

Le divorce est conçu par le code du statut personnel comme étant un mode de dissolution des liens du mariage mais faisant intervenir le juge. A la différence de la répudiation où la femme reste soumise à la volonté unilatérale du mari, le divorce est initié par l’épouse. En effet, le code du statut personnel accorde à l’épouse la possibilité de demander le divorce au juge. Il a prévu toute une série de causes justifiant le divorce judiciaire. Les connaissez-vous toutes ?

Le divorce est conçu par le code du statut personnel comme étant un mode de dissolution des liens du mariage mais faisant intervenir le juge.

A la différence de la répudiation où la femme reste soumise à la volonté unilatérale du mari, le divorce est initié par l’épouse.
En effet, le code du statut personnel accorde à l’épouse la possibilité de demander le divorce au juge. Il a prévu toute une série de cause justifiant le divorce judiciaire. Les connaissez-vous toutes ?

Le divorce pour défaut d’entretien

Vous pouvez demander le divorce au juge si votre mari ne vous entretient pas matériellement ou refuse de subvenir à vos besoins. Et ce, en raison de l’article 53 du code du statut personnel qui stipule que le droit de la femme mariée à l’entretien incombe au mari seul tant que les époux sont mariés.

Si dans un délai de trois mois, l’époux ne fournit pas la preuve de son indigence, le juge sera contraint de condamner votre époux soit à assurer votre entretien soit à vous répudier. Si celui-ci persiste dans son attitude, le divorce sera alors prononcé par le juge.

Dans le cas où le divorce a lieu, sachez que ce dernier est révocable c’est à dire que vous pouvez reprendre la vie commune dans le cas où vous trouverez finalement un terrain d’entente mais votre mari devra prouver sa bonne volonté de vous entretenir et justifier de ses moyens d’existence. A défaut, il ne pourra en aucun cas vous reprendre et vous devriez observer votre retraite de continence à compter de la date du divorce.

Le divorce pour sévices

Si votre mari vous maltraite ou si vous subissez un préjudice de sa part, vous pouvez divorcer. Seulement pour que votre demande soit recevable, il faudra prouver ces griefs(ce qui est difficile à cause de cette maudite loi sur la vie privée). Mais ne s’arrêtant pas là, il vous est demandé à quel point ces préjudices sont-ils nocifs pour votre vie de couple sans préciser bien entendu la limite du supportable !

Le juge est seul à prendre cette décision mais il doit tenter une procédure de conciliation. En revanche, si vous ne pouvez prouver le bien fondé de ces violations, le juge dépêchera deux arbitres pour tenter de réconcilier les deux époux. C’est à la lumière du rapport de ces deux arbitres que le juge rendra la sentence du divorce. Celui-ci est irrévocable.

Le divorce pour vice rédhibitoire

A l’image du droit musulman, le code du statut personnel vous attribue la possibilité de demander le divorce judiciaire si vous découvrez chez votre mari un vice rédhibitoire incurable ou dont la guérison ne pourrait intervenir que dans un délai supérieur à une année. S’il n’y a pas guérison, le juge prononcera le divorce.

Par contre, le juge prononce le divorce sans délai, si votre mari souffre de vices affectant ses organes génitaux (castration, impuissance sexuelle) .

Néanmoins, il convient de préciser que si vous avez été mise au courant de ces problèmes au moment de la conclusion du mariage et que vous les avez acceptés, votre demande de divorce sera rejetée.

Le divorce pour absence du mari

Imposée par le code du statut personnel, la cohabitation est un devoir réciproque pour les époux. Cette cohabitation se présente comme une obligation "charnière" autour de laquelle viennent s’articuler les autres obligations conjugales.

Donc, si votre mari s’absente sans vous donner de raisons valables, vous pouvez demander le divorce. Une fois que celui-ci est effectivement prononcé, le lien conjugal est immédiatement rompu et par conséquent devient irrévocable.

Si votre mari réapparaît entre-temps, il ne pourra vous reprendre qu’avec un nouveau mariage mais à condition que le divorce prononcé par le juge ne soit pas la troisième dissolution.

Le divorce par suite de serment de délaissement

Si votre mari a prêté serment de vous délaisser et de ne plus avoir de rapports sexuels avec vous, la moudawana vous accorde le droit de divorcer. Comme le divorce pour défaut d’entretien, ce dernier est révocable.

Linda Rfaly pour menara femmes

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Moudawana (Code de la famille) - Mariage

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : voici les salaires dans la fonction publique

Le rapport sur les ressources humaines annexé au projet de Loi de Finances 2024 indique que le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique marocaine a augmenté de 18,08 %, passant de 7 250 dirhams en 2013 à 8 561 dirhams en 2023.

Cri d’alarme des enseignants marocains en France

Des professeurs de langue arabe et de culture marocaine, officiant à la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, dénoncent le retard dans le traitement de leurs demandes de « mise en disponibilité administrative ».

Le roi Mohammed VI ordonne de réformer le Code de la famille

Le roi Mohammed VI fait de la promotion des questions de la femme et de la famille sa priorité. Dans ce sens, il a adressé une correspondance au chef du gouvernement Aziz Akhannouch relative à la révision du Code de la famille.

Maroc : les salles de fêtes se plaignent de "l’absence" de mariages

Au Maroc, la fréquentation des salles de mariage a considérablement baissé cet été au point d’inquiéter plusieurs gérants.

Divorces au Maroc : Une tendance inquiétante à la hausse

Au Maroc, le nombre de mariages a considérablement baissé, tandis que les cas de divorce ont enregistré une forte hausse au cours des quinze dernières années. C’est ce qu’indique le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport.

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Maroc : la grande réforme du Code de la famille est lancée

Suite aux instructions du roi Mohammed VI, le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’active pour la réforme du Code de famille.

Maroc : des changements majeurs pour les MRE en matière de droit de la famille

Le Maroc a décidé d’alléger considérablement les procédures administratives en matière du Droit de la famille, notamment le mariage, le divorce et l’état civil en faveur des Marocains résidant à l’étranger (MRE).