
Bon nombre de chanteurs marocains ont exprimé leur colère contre l’exclusion et la marginalisation dont ils se disent victimes. Concerts et festivals sont organisés cet été sans qu’ils soient invités.
En présence de plusieurs ministres, dont notamment celui du tourisme, M. Adil Diouri, Mmes Nezha Chekrouni, ministre chargée des MRE, El Ghozali Taï-Taï, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargée de l’Alphabétisation, du wali d’Agadir Mohamed Ali Ghannam, du président de la Région Souss-Massa-Drâa et de plusieurs autres personnalités, des élus locaux notamment et des membres de la société civile, le coup d’envoi du premier Festival des musiques populaires et nomades, a été donné hier officiellement.
La célèbre place Al Amal, épicentre de l’activité culturelle de la ville était aménagée et décorée pour cette cérémonie inaugurale qui a pris des allures particulières. En effet, le Festival des musiques populaires et nomades, comme son nom l’indique suffisamment, est un symbole à deux dimensions : d’une part, parce qu’il traduit un réancrage de la ville dans ses traditions, ensuite parce cette dernière, victime d’un recul conséquent du tourisme, est appelée aujourd’hui à relever un défi majeur.
La présence des responsables du secteur touristique, comme M. Adil Diouri et Mme Fathia Bennis, directrice générale de l’ONMT, répond manifestement à ce souci de relancer les activités dans une région qui avait été la toute première à attirer les visiteurs en masse dès les premières années de l’indépendance et dont la vocation s’est inscrite dès cette époque dans le développement du tourisme balnéaire.
Il convient de signaler que le recul des touristes se traduit par une baisse exponentielle de plus de 30% cette année, alors que la ville d’Agadir vient d’être dotée ou est en train d’être dotée de nombreuses unités hôtelières dont la capacité et la situation font rêver. Cinq nouveaux hôtels de luxe viennent de voir le jour sur la baie et commencent déjà à recevoir une clientèle conséquente. Le premier Festival des musiques populaires et nomades s’inscrit, à coup sûr, dans cette perspective. Ses organisateurs y sont d’autant plus sensibles qu’ils ont mis au point un programme qui illustre véritablement la plénitude festivalière, conviviale bien sûr mais surtout enracinée dans une tradition que la modernité n’a pas pour autant altérée.
La délégation ministérielle a donné le coup d’envoi donc à Place Al Amal et a longé l’avenue Prince Moulay Abdallah sous les applaudissements et les rythmes enchanteurs. Pendant une heure, mobilisée au milieu d’une grande foule, elle s’est intégrée avec sérénité et simplicité dans un décor où Ganga, Oulad Hmad Sidi Moussa et le groupe Zigrolling se sont succédé, suivis par des chameliers qui ont donné du piquant à la cérémonie d’ouverture.
L’arrivée à la Place Al Wahda était spectaculaire. Colorée, bigarrée et animée comme jamais elle ne l’a été, elle a donné la mesure de l’événement. Car, elle incarne la grande scène, celle des concerts qui sont appelés pendant trois jours à faire vivre une cité aux sons des musiques universelles et locales à la fois. Entre Awza, Akkaf et Ammouri, le rythme a pris la place du déambulement et de la nonchalance. Ensuite Marwani et Robert Stewart, accompagnés du Trio se sont attelés à tenir en haleine une population bien décidée apparemment à ne pas lâcher prise jusqu’aux premières heures du matin.
Le lancement de cette première journée, malgré le caractère officiel, a d’ores et déjà assuré le succès de ce festival qui projette la ville d’Agadir vers un renouveau touristique. Ici, la musique devient un vecteur pour « apprendre et comprendre », comme le soulignent les organisateurs. Mais aussi pour relancer la ville et son patrimoine tout simplement.
Lematin.ma
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