De nouvelles tensions risquent d’émerger entre le Maroc et l’Union européenne à cause de l’espace aérien du Sahara.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prolongé de six mois le mandat de sa mission au Sahara-Occidental (MINURSO) afin que James Baker trouve une nouvelle solution acceptable à la fois par le Maroc et le Front Polisario, qui se disputent le territoire.
En tant qu’émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, l’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker tente depuis cinq ans de mettre fin au conflit. Ancienne colonie espagnole, le Sahara-Occidental a été annexé par Rabat en 1975. Son indépendance est revendiquée militairement par le Front Polisario, soutenu, hébergé et armé par l’Algérie.
Le Conseil de sécurité a adopté mardi soir une résolution dans laquelle il se dit "déterminé à élaborer une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, prévoyant l’autodétermination des habitants du Sahara-Occidental". Il se déclare prêt à "examiner toute approche fondée sur une autodétermination que pourraient avancer le secrétaire général et son émissaire".
En février, après avoir consulté M. Baker, Kofi Annan avait soumis quatre options au Conseil de sécurité : tenir un nouveau référendum, réviser une proposition d’autonomie, partager le territoire ou se désengager. Les quinze membres ne s’étaient mis d’accord que sur un point : il ne fallait pas partir.
En avril, les Etats-Unis avaient proposé un nouveau plan d’autonomie, sans obtenir l’appui du Conseil de sécurité. En l’absence de progrès, la résolution 1429 souligne "la nécessité capitale" d’une solution politique. L’ambassadeur de Grande-Bretagne à l’ONU Jeremy Greenstock, qui préside actuellement le Conseil, a expliqué qu’il espérait que cette résolution aiderait à "mettre un terme à ce conflit de longue date ou du moins à faire avancer les négociations politiques que nous réclamons".
Les combats ont pris fin en 1991 avec un cessez-le-feu négocié par les Nations Unies qui prévoyait un référendum sur l’indépendance du Sahara-Occidental ou son intégration au Maroc. Depuis 11 ans, les critères d’octroi du droit de vote font débat. La MINURSO, qui compte 230 soldats et 35 policiers internationaux, a vu son mandat prolongé jusqu’au 31 janvier.
L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU Abdallah Baâli a jugé la résolution acceptable "tant qu’est reconnu le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination".
De son côté, dans un communiqué rendu public à Madrid, le Front Polisario a qualifié cette décision de "victoire pour le peuple saharaoui, la justice et le droit international. Une fois de plus, le Conseil de sécurité rejette le fait colonial marocain et réaffirme son engagement envers les principes des Nations unies pour ce qui concerne la décolonisation du Sahara-Occidental".
"La France se félicite de l’adoption de cette résolution, qu’elle considère comme un résultat satisfaisant", a commenté mercredi le Quai d’Orsay. "Le Conseil se donne le temps, par un renouvellement de six mois du mandat de la MINURSO, de travailler en profondeur à un rapprochement des vues des parties", s’est félicité Paris.
Source : AP
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