Ces prévisions démontrent clairement l’impact toujours primordial des aléas climatiques sur la croissance économique nationale. Le profil de croissance prévu pour 2003 serait attribuable à la conjoncture aussi bien nationale qu’internationale. Cette tendance optimiste s’explique par la bonne tenue des secteurs agricole et du bâtiment et travaux publics "BTP". Grâce à une production de 80 millions de quintaux pour les principales céréales, la valeur ajoutée de la branche agricole devrait enregistrer une croissance d’environ 32%. De surcroît, l’accélération des programmes d’habitat social aura des répercussions positives sur le secteur du bâtiment et des travaux publics qui devraient enregistrer une amélioration de 9,5%. Laquelle évolution justifie la croissance de la production du ciment qui, en glissement annuel, augmente de 13%.
Après avoir subi un fléchissement de l’activité au cours du premier trimestre, les industries manufacturières devraient, pour le restant de l’exercice, et sur la base des données disponibles, procéder à un redressement de la tendance. Toutefois, la croissance prévue pour l’ensemble du secteur ne dépasserait guère le taux tendanciel de 2,8%. Les activités minières et énergétiques devraient progresser, en termes réels, à des rythmes moindres, respectivement 1,4% et 3,2%. En dehors des difficultés du secteur des transports aériens, les autres branches devraient compenser cette baisse et faire en sorte que la valeur ajoutée de l’ensemble du secteur des services marchands progresse en volume de 1,7%.
S’agissant de la demande intérieure, le Centre marocain de conjoncture note l’important nivellement de l’activité agricole qui aura, certainement, un effet stimulateur sur l’ensemble des rouages de l’économie et affectera le niveau d’emploi et celui des revenus et, par conséquent, la demande des particuliers. Principale variable de la demande, la consommation finale des ménages progresserait, d’après la même source, aux alentours de 7,6% en termes nominaux et 4% en termes réels. L’investissement devrait aussi réagir à cette reprise de la croissance. Il évoluerait en termes nominaux à un rythme de 12%. Cette progression proviendrait essentiellement de l’investissement en bâtiment et travaux publics et devrait entraîner les autres composantes de la formation brute du capital fixe "FBCF".
Stimulées par une parité favorable du dirham, les exportations connaîtraient un accroissement substantiel de 7%. Comparé à 5,6% de la hausse des importations, ce résultat conduirait, au terme de l’actuel exercice, à une légère amélioration de la balance commerciale.
Par ailleurs, la réduction, prévu dans le cadre de la loi de Finances, du déficit budgétaire à un niveau très bas découlerait, dans une moindre mesure, de la progression des ressources fiscales induites par le regain d’activité et, pour une grande part, de la manne des recettes de privatisation prévues pour le second semestre. Sur la base des projections des recettes et en tablant sur la concrétisation des entrées de privatisation d’ici fin de l’exercice, le déficit budgétaire global, rapporté au PIB, se situerait, d’après le CMC, aux alentours de 1,3%.
En dernier lieu, l’exercice 2003 devrait enregistrer une accalmie relative d e l’inflation. La progression de l’indice du coût de la vie ne devrait pas dépasser, selon la même source,les 1,3%. Elle se caractériserait également par une certaine détente au niveau du marché de l’emploi. Le taux de chômage au niveau national continuerait sa tendance à la baisse et passerait de 12% en 2002 à 10,5% en 2003.
La croissance attendue en 2003 serait aussi la résultante d’un contexte international particulièrement favorable. A la faveur du retour progressif de la confiance au niveau international, les perspectives globales de l’économie mondiale connaîtront une relative amélioration au cours du second trimestre 2003. L’analyse des données actuellement disponibles laisse entrevoir une reprise de la croissance mondiale (une progression de 3% du PIB mondial, de 2% pour l’économie américaine, de 1,4% chez les principaux pays partenaires, de 1% pour le Japon, de 7% pour la chine,etc). Il est également prévu une progression contenue à 2,4% de l’inflation internationale, notamment en Europe, une stabilité du prix moyen du baril de brent aux alentours de 23 dollars, accompagné d’un redressement des cours des autres matières premières et une parité du taux de change du dirham vis-à-vis du dollar et de l’euro serait favorable à l’évolution des exportations marocaines.
Libération