Une pétition pour Kenza, « élève très investie » menacée d’expulsion

27 janvier 2021 - 09h20 - France - Ecrit par : S.A

Une pétition a été lancée pour soutenir Kenza Sahed, 18 ans, élève en terminale au lycée Les Bruyères à Sotteville-lès-Rouen, menacée d’expulsion. Une élue envisage d’adresser un courrier au préfet pour qu’il intervienne en sa faveur.

Scolarisée depuis deux ans au lycée Les Bruyères à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), Kenza a reçu fin décembre 2020 une obligation de quitter le territoire français (OQTF), rapporte Actu.fr. « Je devais quitter la France le 18 janvier [2021]. Je ne sais plus quoi faire. Je ne dors plus. J’ai la boule au ventre. Je me dis que je peux me faire arrêter n’importe quand », confie-t-elle. La lycéenne s’accroche malgré tout. Son souhait, dira-t-elle, c’est de décrocher son baccalauréat et de rester en France. « J’ai continué d’étudier, même si ça me pèse, dit-elle. Je veux rester ! Je suis attachée à la France et à ses valeurs. Si j’ai choisi la France, c’est que j’ai l’objectif de réussir ma vie et d’avoir un avenir brillant ».

La situation de Kenza a touché bon nombre de personnes. Une pétition a été ainsi lancée pour la soutenir et lui permettre de régulariser sa situation. « Nous ne pouvons que déplorer cette décision qui intervient alors même que Kenza s’apprête à finaliser son baccalauréat dans quelques mois. Nous le regrettons d’autant plus que c’est une élève particulièrement investie auprès de ses camarades et profondément engagée dans la vie de sa classe et de son lycée », est-il écrit.

Quelques images sur le site du concours Euroscola auquel participent des établissements de l’Union européenne témoignent d’ailleurs de son investissement et de l’ironie de son sort à l’entendre dire « si j’étais européenne… » « Kenza, c’est une élève très investie », assure Patrick Lopes, professeur-documentaliste au lycée Les Bruyères, qui l’a encadrée pour sa participation au concours lycéen Euroscola. Elle a d’ailleurs remporté ce concours avec plusieurs camarades.

« Il s’agit d’une élève parfaitement intégrée qui mérite, comme tout élève de son âge, de bénéficier du droit fondamental à l’éducation et surtout de ne pas en être privée par une décision que nous estimons injuste », témoigne Fatima El Khili, adjointe à la mairie de Rouen et enseignante au lycée. Elle compte adresser un courrier au préfet pour qu’il intervienne en faveur de Kenza et discuter avec le maire de Rouen. « Je vais demander un recours gracieux », fait savoir l’élue.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Expulsion - Education - Rouen

Aller plus loin

Montpellier : mobilisation pour Jalal, «  brillant étudiant  » d’origine marocaine menacé d’expulsion

Des syndicats étudiants montpelliérains apportent leur soutien à Jalal, « brillant étudiant » d’origine marocaine, menacé d’expulsion. Un rassemblement s’organise ce mardi...

Pour éviter l’expulsion, un Marocain simule une infection au coronavirus

Faisant l’objet d’une décision d’expulsion imminente vers son pays d’origine, émise par les autorités italiennes, un migrant clandestin marocain a pensé à un stratagème pour...

Des élus soutiennent Kenza, la lycéenne « ambitieuse » menacée d’expulsion

Les maires de Rouen et Sotteville-lès-Rouen apportent leur soutien à Kenza Sahed, élève au lycée Les Bruyères à Sotteville-lès-Rouen, menacée d’expulsion. Dans une...

France : Yassine, héros menacé d’expulsion

Une pétition, adressée à la préfecture de la Loire à Saint-Etienne, a été lancée afin de permettre à Yassine d’obtenir un titre de séjour.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Université Paris-Dauphine : propos racistes envers une étudiante voilée

Une étudiante voilée a été victime de propos racistes de la part d’une intervenante du jury lors d’une soutenance de fin d’année à l’Université Paris-Dauphine.

Maroc : l’enseignement de l’anglais au collège généralisé

L’enseignement de l’anglais sera généralisé dans les collèges au Maroc dès la rentrée scolaire 2023-2024, a annoncé dans une note Chakib Benmoussa, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports.

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.