Scolarisée depuis deux ans au lycée Les Bruyères à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), Kenza a reçu fin décembre 2020 une obligation de quitter le territoire français (OQTF), rapporte Actu.fr. « Je devais quitter la France le 18 janvier [2021]. Je ne sais plus quoi faire. Je ne dors plus. J’ai la boule au ventre. Je me dis que je peux me faire arrêter n’importe quand », confie-t-elle. La lycéenne s’accroche malgré tout. Son souhait, dira-t-elle, c’est de décrocher son baccalauréat et de rester en France. « J’ai continué d’étudier, même si ça me pèse, dit-elle. Je veux rester ! Je suis attachée à la France et à ses valeurs. Si j’ai choisi la France, c’est que j’ai l’objectif de réussir ma vie et d’avoir un avenir brillant ».
La situation de Kenza a touché bon nombre de personnes. Une pétition a été ainsi lancée pour la soutenir et lui permettre de régulariser sa situation. « Nous ne pouvons que déplorer cette décision qui intervient alors même que Kenza s’apprête à finaliser son baccalauréat dans quelques mois. Nous le regrettons d’autant plus que c’est une élève particulièrement investie auprès de ses camarades et profondément engagée dans la vie de sa classe et de son lycée », est-il écrit.
Quelques images sur le site du concours Euroscola auquel participent des établissements de l’Union européenne témoignent d’ailleurs de son investissement et de l’ironie de son sort à l’entendre dire « si j’étais européenne… » « Kenza, c’est une élève très investie », assure Patrick Lopes, professeur-documentaliste au lycée Les Bruyères, qui l’a encadrée pour sa participation au concours lycéen Euroscola. Elle a d’ailleurs remporté ce concours avec plusieurs camarades.
« Il s’agit d’une élève parfaitement intégrée qui mérite, comme tout élève de son âge, de bénéficier du droit fondamental à l’éducation et surtout de ne pas en être privée par une décision que nous estimons injuste », témoigne Fatima El Khili, adjointe à la mairie de Rouen et enseignante au lycée. Elle compte adresser un courrier au préfet pour qu’il intervienne en faveur de Kenza et discuter avec le maire de Rouen. « Je vais demander un recours gracieux », fait savoir l’élue.