« En 2018, juste après les élections communales pour lesquelles je m’étais investi à 200 % comme dans mes mandats, je n’ai pas obtenu le score électoral espéré. Il était donc temps pour moi de me poser la question de mon avenir », confie Hicham Imane au site La Libre. D’une carrière dans l’Horeca au gérant du café “Chez ta mère”, place de la Digue à Charleroi, repris avec des amis, la pandémie de Covid-19 le contraint à se diriger vers un autre secteur d’activité. « Le Covid est venu tout arrêter. Je me suis dit qu’il fallait trouver une autre solution. » Il se tourne alors vers le métier de conducteur de véhicules poids lourds en pénurie au sud de la Belgique.
À lire : Hicham Imane, ancien député belge ruiné après la perte de son mandat de député
Le Belgo-marocain passe les différents permis poids lourds ainsi que ceux qui permettent de transporter des produits dangereux. « À partir de là, on a un métier tout de suite », explique-t-il. Commence alors sa vie de routier pénible. « Je passais deux à trois jours sur les routes sans revenir chez moi. J’allais en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Luxembourg. C’est un métier dangereux aussi, c’est une vie difficile, la vie sur la route. C’est compliqué, alors quand j’ai vu que l’aéroport de Charleroi cherchait un avitailleur, j’ai postulé.” Mais “ça n’a pas décollé”, dit ce père de famille, estimant que son passé politique n’a pas aidé.
À lire :Parcours de Nawal Farih, jeune députée d’origine marocaine au parlement belge
La chance lui sourit à l’aéroport de Liège qui était en quête, lui aussi, de renforts pour étoffer son équipe d’avitailleurs. « Ils m’ont accueilli à bras ouverts. Ici l’ambiance est extraordinaire, l’aéroport ne s’arrête jamais, il est en plein développement et on ne manque pas de travail. Je travaille de 18 h à 6 h ou de 6 h à 18 h ». Des journées solides encore, mais la fatigue est compensée par « le plaisir de faire ce métier ». Ce dont l’ex-député se réjouit également c’est la formation : On « se forme tout le temps. C’est vraiment une belle surprise. Ce métier m’a donné une bouffée d’air. Nous devons gérer le kérosène, sa qualité et tous les aspects de sécurité liés à notre métier qui ne se résume donc pas à faire le plein des avions. »
À lire :Du terrorisme à la rédemption : le parcours d’Oialae Chergui
Cette nouvelle passion ne fait pas oublier à Hicham Imane son engagement politique. « C’est le combat pour les gens qui me manque », confie-t-il. Avec son ASBL “La faim du mois” créé en 2015, à Charleroi, il distribue des colis alimentaires, des plats cuisinés mais aussi des vêtements à ceux qui en ont besoin. Mais certains problèmes demeurent : la hausse des prix de l’énergie et le problème de logements. L’ex-président de la société de logements publics du grand Charleroi, La Sambrienne compte se présenter à nouveau aux élections communales prévues en octobre 2024. « Mon intention est de continuer à lutter contre la précarité. Je ne dis pas que ceux qui sont au pouvoir n’ont rien fait, au contraire, mais je considère qu’il faut encore faire plus. »