Le dossier du jeune Marocain de 18 ans, décédé le 1ᵉʳ juillet 2019 de façon « accidentelle », alors qu’il était en détention dans le centre de Tierras de Oria, a été rouvert après la publication d’une vidéo qui retrace les conditions de son décès, rapporte Le Monde.
Dans cette vidéo authentique, rien dans le comportement de la victime ne justifiait l’option de lui pratiquer une « contention mécanique », c’est-à-dire de l’immobiliser sur un lit. C’est au cours de cette opération brutale menée par 6 agents du centre, que le jeune homme a rendu l’âme.
"Cette vidéo montre comment ils l’ont tué, c’est un meurtre", déclare Anass Tahiri, 22 ans, un frère de la victime qui rappelle que la famille a fait appel de la décision.
L’enquête a démontré que les agents avaient « respecté scrupuleusement le protocole » dans l’application des mesures de contention, se défend Ginso, gérant du centre, qui ajoute qu’il s’agit d’une pratique exceptionnelle. Un avis que ne partage pas Francisco Fernandez Caparros de l’Association andalouse des droits de l’homme (APDHA) qui affirme qu’elle est bien "courante" dans les centres pour mineurs. La preuve, cette pratique avait déjà fait deux morts en Espagne : à Madrid en 2011 et dans l’enclave espagnole de Melilla en 2018.
Prenant la mesure de la situation, le procureur d’Almeria a ordonné la suspension "immédiate" de cette pratique dans les centres gérés par Ginso.
À noter que le Comité pour la prévention de la torture, au terme d’une visite au centre de Tierras de Oria en 2016, avait déjà considéré sa procédure de contention comme un « recours disproportionné à la force » et demandé sa suppression, sans suite.