Le ministre du Transport et de la logistique, Mohamed Abdeljalil, a annoncé une série de réformes concernant les auto-écoles, tant au niveau des conditions d’octroi, de suspension et de retrait des licences que de la formation des instructeurs.
“L’intérêt général passe avant ma popularité”, affirmait en juin 2007 dans la presse Karim Ghellab, le ministre de l’Equipement et du Transport.
Un peu plus d’une année après la levée de boucliers des professionnels du transport, suscitée par son nouveau projet de Code de la Route, le jeune ministre istqlalien semble plus que jamais déterminé à mener jusqu’au bout sa réforme. Une refonte d’autant plus indispensable que le premier Code de la Route marocain a été promulgué en 1953, soit voilà plus d’un demi-siècle. Et que les routes marocaines demeurent les plus meurtrières au monde, 3.838 personnes sont ainsi mortes dans des accidents de la circulation pour la seule année 2007.
Sans compter les 11 milliards de dirhams (soit 2,5 % du PIB) que font perdre chaque année les accidents de la circulation à l’Etat. Conscient de la gravité de cette situation, Ghellab a présenté la seconde mouture dudit projet au Parlement.
Cette version revisitée, avant de se retrouver entre les mains des députés, aura été auparavant au coeur de longues négociations avec les professionnels du secteur.
Connu pour son sens du consensus, le ministre de tutelle a accepté 172 amendements relatifs à 51 articles (peines d’emprisonnement, amendes, permis à points, etc), contre les 280 amendements sur 105 articles demandés au depart par les représentants des professionnels concernés.
C’est dire si Karim Ghellab n’est pas au bout de ses peines. Et, entre autres sujets qui agitent le plus l’hémicycle, l’introduction prévue de l’alcootest au Maroc occupe pour ainsi dire une place de choix.
Les opposants les plus farouches à l’alcootest sont, sans surprise, les députés du PJD. Les parlementaires islamistes estiment que le recours par les pouvoirs publics à la mesure du taux d’alcoolémie chez les automobilistes revient à cautioner indirectement la consommation d’alcool, sachant que celle-ci est prohibée par la loi pour les Marocains musulmans. Réaction incompréhensible quand on sait que 15% des accidents sont dus à la conduite en état d’ivresse.
Les plus pessimistes avancent qu’en 2005 déjà, on avait annoncé la mise à la disposition de la police et de la gendarmerie de 10.000 unités d’alcootest. Depuis, plus de nouvelles. Les autorités auraient-elle reculé ?
Une chose est sure en tout cas : en attendant que les pouvoirs publics et tous les acteurs concernés aient l’audace d’aller jusqu’au bout de leur guerre aux accidents de la circulation, des centaines d’innocents continueront à mourir écrasés ou à finir en chaise roulante, fauchés par des chauffards par trop éméchés.
Source : Maroc Hebdo - Mouna Izddine
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