Une source proche de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP) déplore l’absence de toute incitation à l’investissement dans leur secteur au niveau national, dénonçant des dispositions qui incitent plus à l’importation qu’à la fabrication. Dans la droite ligne du nouveau modèle de développement du Maroc, ces acteurs appellent l’exécutif à attirer les investissements dans leur secteur, promouvant ainsi la fabrication locale.
Le sujet était d’ailleurs dernièrement au cœur des échanges entre la Fédération et le chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, informe Hespress, ajoutant que les deux parties reconnaissent la capacité du secteur à poursuivre l’approvisionnement du marché national avec les médicaments nécessaires lors de la crise sanitaire du Covid-19 qui a connu une augmentation de la demande.
L’industrie pharmaceutique au Maroc réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 15 milliards de dirhams, avec près de 11 000 structures qui desservent tout le territoire national. La FMIIP comprend 51 unités industrielles de médicament tandis que le secteur offre au total près de 55 000 emplois et exporte quelque 17% de la production pharmaceutique nationale vers l’étranger, notamment vers les pays africains.
Afin d’inciter les acteurs marocains à investir, le ministère de la Santé a actualisé le cadre juridique et réglementaire, étant donné que le pays a enregistré une chute des investissements internationaux ces dernières décennies. Le département est invité à faire bien plus, en jouant un rôle central aux niveaux régional et international et en toilettant les lois relatives aux médicaments génériques. Une source de la fédération a confirmé que le Maroc peut remplacer l’importation d’un certain nombre de médicaments de l’étranger par leur fabrication sur place, contribuant ainsi à réduire le déficit de la balance commerciale du Maroc et promouvoir les unités industrielles marocaines à travailler dans ce domaine.
La fédération tient toujours à la création d’une agence nationale du médicament, chère à un certain nombre de partis et réclamée par le Conseil de la concurrence dans un rapport sur l’état de la concurrence dans le marché du médicament au Maroc.