Le parquet de Blois a requis vendredi le renvoi des parents d’Inass, la fillette de 4 ans dont le corps sans vie avait été découvert à Suèvres en 1987, devant une cour d’assises du Loir-et-Cher, avec la même peine encourue : réclusion criminelle à perpétuité, rapporte France inter. Halima Touloub, la mère d’Inass est accusée de meurtre aggravé sur sa fille. « Homicide volontaire aggravé sur mineur de quinze ans », écrit le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier dans un réquisitoire définitif. Ahmed Touloub, son père est, lui, poursuivi pour « complicité de meurtre aggravé ».
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Les faits remontent au 10 août 1987. Ce jour-là, la famille d’Ahmed s’apprêtait à se rendre au Maroc. La nuit, Halima aurait poussé Inass dans les escaliers. La petite ne bougeait plus. Le père de famille est entre-temps rentré à la maison. Son épouse lui raconte que l’enfant était tombé dans l’escalier qui mène de sa chambre aux toilettes. Sauf que les deux grandes sœurs d’Inass, âgées de 8 et 6 ans, auraient confié à leur père que c’est leur maman qui a poussé Inass dans l’escalier « en disant qu’elle ne savait pas descendre toute seule aux toilettes ».
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La mère confessera avoir frappé sa fille lorsqu’elle avait des crises « mais pas à ce point-là ». La famille prend un départ “précipité” et “rapide” tard dans la nuit. Le père, la mère qui porte Inass, une autre sœur et les trois frères dont le plus petit avait moins de deux semaines montent dans la Citroën BX beige dorée. Ils font une pause puis continuent leur route. À la barre, la mère de famille déclarait en 2018 que l’enfant de 4 ans vivait encore en montant dans la BX. Selon elle, la petite était décédée plus tard au cours du trajet. « Elle a dit maman et après elle ne parlait plus, elle respirait plus », confiait-elle.
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La mort d’Inass était un lourd secret de famille bien entretenu pendant des décennies. Ce n’est qu’après plus de 30 ans que les enquêteurs sont tombés sur une piste. Il s’agit notamment de prélèvements ADN réalisés sur l’un de ses frères interpellé dans le cadre d’une autre affaire (une banale bagarre) en 2016, lesquels leur ont permis de révéler l’identité du corps de l’enfant découvert dans un fossé de l’autoroute A10 près de Blois (Loir-et-Cher).