Immobilier à Tanger : Heureusement qu’il y a des MRE !

13 mars 2009 - 22h11 - Economie - Ecrit par : L.A

Pour Asma Larbi, gérante de l’agence NREA, la situation n’a rien d’alarmant dans la ville du détroit même s’il y a quelques signes d’inquiétude : « le nombre de requêtes quotidiennes que nous recevons par mail a chuté de 30% par rapport à 2008 ». L’intérêt pour le produit immobilier à Tanger reste intact, mais les acheteurs prennent plus de temps avant de se décider, constate-t-elle. Les futurs acquéreurs temporisent d’autant que les prix, tous segments confondus, n’ont pas connu de variation notable.

En revanche, la crise est plus visible dans le cas des terrains constructibles où la demande est pratiquement inexistante, concède Asma Larbi. Pour autant, les prix n’ont pas baissé dans la région.

La crise financière a touché de plein fouet la clientèle internationale (européenne) qu’avait réussi à conquérir Tanger ces dernières années. Les demandes des acheteurs espagnols et français se font rares. Il reste les MRE, une clientèle traditionnelle portée sur l’immobilier et qui reste fidèle, selon la gérante de NREA.

Du côté du financement, on ne note pas de changement dans le comportement des banques. Il semblerait même, selon cette Agence, qu’elles soient plus enclines au dialogue. Pour contrer la crise, Asma Larbi insiste sur la promotion de la région. Mais avec quels moyens ? « Le plus important serait de consolider un esprit de coopération entre différents acteurs de la profession. L’absence de vision à long terme des différents intervenants risque de porter préjudice au secteur en entier » confie-t-elle.

« Le banquier vous regarde à peine »

Pour Abdeslam Yassine, promoteur immobilier et président sortant de l’Association des promoteurs de Tanger, la crise n’est pas aussi grave qu’on pourrait le penser. Il va même jusqu’à douter de son existence. Méthode Coué ou volonté de se rassurer ? « Tout au plus, il s’agit d’un ralentissement des ventes dû à la conjoncture économique internationale par laquelle on passe actuellement », martèle Abdeslam Yassine.

A l’en croire, il n’y a pas de quoi s’affoler car les besoins sont immenses dans le segment économique et le moyen standing. La région traîne en effet un déficit en matière de logements évalué au moins à 15.000 logements. « Le secteur a donc de la marge, le tassement que l’on observe actuellement au niveau des ventes ne sera que momentané ».

Mais ce qui est vrai du côté de l’acheteur local ne l’est plus de l’autre côté du détroit. La crise risque bien d’affecter les acheteurs étrangers. « Déjà on commence à entrevoir ses effets, les acheteurs espagnols ainsi que les MRE en sont les premières victimes », précise Yassine. Ce segment, essentiellement formé d’acheteurs de résidences secondaires ou comme investissement préfère prendre son temps en attendant de voir les prix se stabiliser à la baisse.

Cette éventualité est difficilement envisageable à Tanger car dans les segments économique et moyen standing, la demande continue d’être forte. Pour les terrains, la donne est différente au nord, à Tanger en particulier. « Les terrains sont rares, d’ou des prix élevés dictés par la loi de l’offre et de la demande » rassure Yassine. Question financement, le promoteur se plaint de l’absence d’écoute de la banque. « Les banquiers ne vous parlent plus comme il y a un an », se plaint l’ex-président de l’Association des promoteurs de Tanger. Avant, ils appelaient pour offrir leurs services, un changement de position dicté par la catégorisation de l’immobilier comme secteur à risques, explique-t-il.

Source : L’Economiste - A. A.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Transferts des MRE - Tanger - Crise économique - Crise immobilière Maroc

Ces articles devraient vous intéresser :

Aide au logement au Maroc : un programme plébiscité par les MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont fortement contribué au succès du programme d’aide directe au logement. En témoigne le nombre de bénéficiaires.

Le très cher appartement de Hiba Abouk, l’ex d’Achraf Hakimi

Après sa récente rupture avec Antonio Rivella, Hiba Abouk, l’ex d’Achraf Hakimi, vit désormais seule avec ses enfants dans un luxueux appartement de 6 000 euros de loyer.

Le programme d’aide au logement séduit les MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 15 194 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier, fait savoir Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du Territoire, de...

Constructions illégales au Maroc : un guide pour les bonnes pratiques

La ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, du logement et de la politique de la ville, Fatima Zahra Mansouri, a fait part aux directeurs des agences urbaines des difficultés notées dans la mise en œuvre de la procédure de...

Marocains, n’oubliez pas de déclarer les revenus fonciers

Le dépôt de la déclaration de revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et le paiement dudit impôt, doivent être effectués au plus tard le 29 février, a prévenu la Direction générale des impôts (DGI).

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les...

Immobilier au Maroc : attention à la TVA

Une nouvelle circulaire a été adressée aux conservateurs de la propriété foncière au sujet du paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) relative aux biens d’investissement.