Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...
Pour Asma Larbi, gérante de l’agence NREA, la situation n’a rien d’alarmant dans la ville du détroit même s’il y a quelques signes d’inquiétude : « le nombre de requêtes quotidiennes que nous recevons par mail a chuté de 30% par rapport à 2008 ». L’intérêt pour le produit immobilier à Tanger reste intact, mais les acheteurs prennent plus de temps avant de se décider, constate-t-elle. Les futurs acquéreurs temporisent d’autant que les prix, tous segments confondus, n’ont pas connu de variation notable.
En revanche, la crise est plus visible dans le cas des terrains constructibles où la demande est pratiquement inexistante, concède Asma Larbi. Pour autant, les prix n’ont pas baissé dans la région.
La crise financière a touché de plein fouet la clientèle internationale (européenne) qu’avait réussi à conquérir Tanger ces dernières années. Les demandes des acheteurs espagnols et français se font rares. Il reste les MRE, une clientèle traditionnelle portée sur l’immobilier et qui reste fidèle, selon la gérante de NREA.
Du côté du financement, on ne note pas de changement dans le comportement des banques. Il semblerait même, selon cette Agence, qu’elles soient plus enclines au dialogue. Pour contrer la crise, Asma Larbi insiste sur la promotion de la région. Mais avec quels moyens ? « Le plus important serait de consolider un esprit de coopération entre différents acteurs de la profession. L’absence de vision à long terme des différents intervenants risque de porter préjudice au secteur en entier » confie-t-elle.
« Le banquier vous regarde à peine »
Pour Abdeslam Yassine, promoteur immobilier et président sortant de l’Association des promoteurs de Tanger, la crise n’est pas aussi grave qu’on pourrait le penser. Il va même jusqu’à douter de son existence. Méthode Coué ou volonté de se rassurer ? « Tout au plus, il s’agit d’un ralentissement des ventes dû à la conjoncture économique internationale par laquelle on passe actuellement », martèle Abdeslam Yassine.
A l’en croire, il n’y a pas de quoi s’affoler car les besoins sont immenses dans le segment économique et le moyen standing. La région traîne en effet un déficit en matière de logements évalué au moins à 15.000 logements. « Le secteur a donc de la marge, le tassement que l’on observe actuellement au niveau des ventes ne sera que momentané ».
Mais ce qui est vrai du côté de l’acheteur local ne l’est plus de l’autre côté du détroit. La crise risque bien d’affecter les acheteurs étrangers. « Déjà on commence à entrevoir ses effets, les acheteurs espagnols ainsi que les MRE en sont les premières victimes », précise Yassine. Ce segment, essentiellement formé d’acheteurs de résidences secondaires ou comme investissement préfère prendre son temps en attendant de voir les prix se stabiliser à la baisse.
Cette éventualité est difficilement envisageable à Tanger car dans les segments économique et moyen standing, la demande continue d’être forte. Pour les terrains, la donne est différente au nord, à Tanger en particulier. « Les terrains sont rares, d’ou des prix élevés dictés par la loi de l’offre et de la demande » rassure Yassine. Question financement, le promoteur se plaint de l’absence d’écoute de la banque. « Les banquiers ne vous parlent plus comme il y a un an », se plaint l’ex-président de l’Association des promoteurs de Tanger. Avant, ils appelaient pour offrir leurs services, un changement de position dicté par la catégorisation de l’immobilier comme secteur à risques, explique-t-il.
Source : L’Economiste - A. A.
Ces articles devraient vous intéresser :