Maroc : deux tentatives d’immigration clandestine mises en échec
Les réseaux criminels ont pris d’assaut les côtes de Rabat et de Salé pour mener des tentatives d’immigration clandestine. Mais, c’est sans compter avec l’état de veille...
Fléau ou phénomène, l’immigration clandestine prolifère tel un cancer. Pratiquement impossible à circonscrire ou à réduire tout au plus, à en juger du nombre de plus en plus important des interpellations quasi quotidiennes, de jour comme de nuit au Maroc et en Espagne, de ces candidats aux voyages de fortune.
Pas plus tard qu’hier, les forces de sécurité espagnoles ont débusqué 116 clandestins à majorité maghrébine qui étaient sur le point de débarquer sur les plages de l’extrême sud de la péninsule ibérique et de l’archipel canarien. La garde civile a arraisonné, en premier, très tôt le matin (6h heure locale) à quelques miles des plages de Tarifa, une embarcation pneumatique de huit mètres, à bord de laquelle se trouvait un groupe de 73 sans-papiers tous de nationalité maghrébine.
Une opération qui faisait suite à une autre survenue juste quelques heures auparavant dans la province de Malaga. Sur la plage de “El Pino de Nerja”, 25 clandestins marocains, dont une femme et un mineur, ont été interpellés au moment où ils venaient de débarquer de leur patera. Ces 25 clandestins avaient vécu, vraisemblablement, une aventure périlleuse qui aurait pu très mal finir. Selon les autorités espagnoles rapportées par la MAP, ils avaient passé deux jours en haute mer avant de pouvoir enfin atteindre la côte et payé pas moins de 22.000 dh chacun aux passeurs.
Même jour en Espagne, vers 1h (HL), une autre arrestation de voyageurs irréguliers. Cette fois-ci, c’était un groupe de 18 clandestins de provenance subsaharienne qui a été intercepté à Fuerteventura (île de l’archipel canarien) dès son arrivée à bord d’une patera.
Au Maroc, l’immigration clandestine fait des ravages similaires. L’interpellation la plus récente date du lundi et s’est déroulée à Laâyoune. La brigade constituée pour la lutte contre l’immigration clandestine au sein du service régional de la police judiciaire de la ville a mis la main sur neuf subsahariens sans papiers. Ces derniers, de nationalité gambienne, malienne et ghanéenne, ont été déférés, hier, devant la justice.
En première semaine de ce mois, une série d’interpellations a été enregistrée dans plusieurs régions de notre pays. A Al Hoceima, la marine Royale a intercepté 45 Marocains, tous de sexe masculin, qui tentaient de voyager clandestinement à bord d’une motogodille. Une autre opération a eu lieu à Oujda où 104 sans-papiers, dont 45 femmes, ont été arrêtés, dans le cadre d’une opération de ratissage menée près des frontières algériennes. A proximité de Berkane même scénario : ce sont 14 candidats à l’immigration clandestine, tous d’origine malienne, qui ont été appréhendés par la gendarmerie Royale. Ils comptaient transiter vers Mellilia via Nador lorsqu’ils ont été interceptés et expulsés vers leur pays d’origine.
L’immigration clandestine devient, de fait, pour les deux pays voisins une préoccupation dont le volume augmente de jour en jour, surtout durant ces mois d’été où les conditions climatiques sont les plus favorables aux passeurs pour qui le souci de surcharge des embarcations ne se traduit qu’en billets de banque. Plusieurs de ces hommes et femmes qui se sont lancés dans la mer à bord de pateras n’y sont jamais ressortis. Les naufrages, de plus en plus fréquents de pateras, risquent de transformer les profondeurs de la mer en véritable cimetière aux moins chanceux.
Il y a quelques jours, à Tarifa, une embarcation de fortune à bord de laquelle se trouvaient des clandestins marocains a coulé. Douze des passagers ont été secourus alors que deux ont été repêchés sans vie.
Au large du Détroit, le nombre des noyés dépasse 62 au cours des premiers mois de cette année, soit le double des victimes enregistrées à la même période de l’année dernière.
Liberation
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