Plus de quatre ans après le début de l’enquête, l’imam d’Empalot Mohamed Tataiat vient d’être fixé sur son sort. Il écope d’une peine de 4 mois de prison avec sursis et environ 30 000 euros d’amende par la cour d’appel de Toulouse. Le jour du procès, l’avocat général avait requis 6 mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 10 000 euros, rapporte La Depêche.
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Par cette décision, la justice exprime son désaccord sur le discours du prédicateur lu en langue arabe et diffusé en direct sur Youtube dans lequel il aurait incité ses fidèles à tuer les juifs. « Une allocution dangereuse, qui entraîne la violence antisémite », estimait Hassen Chalghoumi, le président de la conférence des Imams de France, le 30 mai devant la cour d’appel.
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Plusieurs interprètes avaient indiqué que l’imam avait dit au cours de son sermon que « le jugement dernier ne viendra pas jusqu’à ce que les musulmans combattent les juifs ». Pourtant, Mohamed Tataiat a clairement signifié que ses propos ont été sortis de leur contexte. « Ce n’était pas un ordre mais un avertissement pour que les Musulmans ne participent pas à ce mouvement. Sinon ce sera la fin de l’univers. Cette phrase a été décontextualisée ».
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« Mon client considère qu’il n’a commis aucun acte répréhensible. Les propos qu’il a tenus proviennent de la lecture d’un texte qui fait partie du corpus de l’Islam. Incriminer cette lecture peut poser un problème majeur pour l’ensemble des religions », estime Me Jean Iglésis, son avocat, absent lors de la lecture du délibéré. « Il est malade », précise son conseil.
Du côté des associations qui luttent contre l’antisémitisme, on se félicite de cette décision. « Ce délibéré est satisfaisant. On a entendu des références très explicites à des chefs terroristes. Pour nous, il n’existe aucune ambiguïté. La cour d’appel ne s’est pas trompée », analyse Jacques Samuel, l’avocat des parties civiles. Mais l’affaire n’est pas terminée puisque le représentant de Mohamed Tataiat a annoncé l’intention de son client de se pourvoir en cassation.