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Mohamed Tataiat, imam de la Grande Mosquée de Toulouse, est poursuivi depuis janvier dernier, pour « provocation à la haine raciale ». Il lui est reproché d’avoir relayé en arabe un hadith qui inciterait les musulmans à tuer les juifs, lors d’un prêche datant de décembre 2017.
Mardi 29 juin, le parquet de Toulouse a requis six mois de prison avec sursis contre l’imam accusé d’antisémitisme. Mais le cadre religieux a toujours clamé son innocence, affirmant que ses propos ont été sortis de leur contexte. Devant le tribunal, il est resté fidèle à sa déclaration.
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« Le sens est différent de celui qui a été compris. Il s’agit d’une prophétie présente dans la littérature apocalyptique et il faut tenir compte de l’actualité de l’époque : l’ambassade des États-Unis a été déplacée de Tel-Aviv à Jérusalem. […] Je ne cite pas le Juif en tant que religion. Il y a plus de choses qui me relient à cette religion que de choses qui m’en séparent. […] Depuis 1987, je suis en guerre intellectuelle contre l’extrémisme », a-t-il souligné. En réponse à une question posée par le président du tribunal, il ajoute : « Aucun musulman ne reconnaîtra le sens, la signification que vous avez donnée à mes propos ».
Mais pour Simon Cohen, avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), partie civile dans cette affaire, l’imam joue sur les mots. « Si tu vois un Juif derrière moi, tue-le : est-ce que cela mérite d’être interprété ? Non […] Que l’on se réfère à des hadiths, on peut ! Que l’on se réfère à des pensées doctorales, provocatrices, voire belliqueuses, on peut ! Mais pas devant n’importe quel auditoire », a déclaré l’avocat.
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Le Parquet de Toulouse est du même avis. Il a estimé que l’accusé avait opéré « un glissement sémantique qui conduit à une stigmatisation des juifs. Il ne se borne pas à critiquer l’État d’Israël. […] Cet argument est un prétexte. C’est l’élément constituant à l’exhortation à l’appel à la haine. Les mots ont un sens et sa parole a une portée importante vis-à-vis de son auditoire ». Le ministère public précise qu’au cours de l’audience, Il n’y a pas eu de réponse claire, de regrets et qu’il doute de la capacité de l’accusé à se remettre en question .
En plus des six mois de prison avec sursis requis contre l’imam, le parquet a demandé l’affichage du jugement par la mosquée d’Empalot. Mohamed Tataiat bénéficie, pour le moment, d’un non-lieu partiel concernant les poursuites liées à la diffusion du prêche sur les réseaux sociaux.
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