Hassan II : le geste oublié qui a changé la vie d’un prince égyptien

Revenu vivre au Caire, le prince Mohamed Ali Farouk, petit-fils du dernier roi d’Égypte, a rendu hommage au défunt roi marocain Hassan II pour son intervention déterminante qui a permis sa naissance en Égypte pendant l’exil de sa famille.

Après des années passées à l’étranger, notamment en France, le prince Mohamed Ali Farouk, qui détient désormais un passeport égyptien obtenu en 2020, s’installe définitivement au Caire. Il se souvient du beau geste que le roi Hassan II avait posé envers sa famille. « Grâce au soutien du roi Hassan II, qui est intervenu auprès du président Anouar el-Sadate, ma mère Fadila a été autorisée à accoucher au Caire », a déclaré le prince Mohamed Ali Farouk en français lors d’un récent entretien. Ce geste diplomatique historique du monarque marocain qui remonte en 1979 a fait du prince égyptien le premier membre masculin de la ligne directe de sa famille à retourner en Égypte depuis la révolution de 1952.

La gratitude du prince égyptien envers le roi Hassan II découle d’une longue histoire d’antagonisme entre les dirigeants marocains et égyptiens. Selon les archives diplomatiques françaises, leurs relations ont été marquées par des confrontations qui ont débuté lors d’un dîner diplomatique et ont dégénéré en menaces militaires. La première tentative de réconciliation remonte en mars 1965, lors de la visite du roi Hassan II au Caire. Elle s’est soldée par un échec. L’amélioration des relations entre le deux pays n’interviendra qu’après l’accession à la présidence égyptienne d’Anouar el-Sadate, puis de Hosni Moubarak. Mais des tensions passées ont brièvement refait surface au cours des premières années du mandat du président Abdel Fattah al-Sissi.

De retour en Égypte, le prince Mohamed Ali n’a qu’un seul souhait : se concentrer sur la réhabilitation de l’image de sa famille tout en renonçant à toute ambition politique. « Je souhaite simplement travailler à la réhabilitation de l’image de ma famille royale et contribuer à la préservation et à la transmission de son patrimoine historique, culturel et artistique », affirme-t-il. Pour lui, « 150 ans d’histoire méritent d’être honorés ».