Votre participation aux Mondiaux a été incertaine et ce n’est qu’à l’approche de ce rendez-vous que vous aviez décidé de prendre part à l’édition nippone. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à aller à Osaka ?
L’amour du pays. C’est vrai que l’année 2007 n’était pas de tout repos pour moi. Les problèmes de santé m’ont beaucoup affectée, ce qui a fait que j’ai peu couru au cours de cette saison. L’impasse pour les Mondiaux était une éventualité, mais à l’approche de ce rendez-vous, j’ai décidé d’y aller. C’était mon devoir. Malgré la forte pression qui ne cessait d’aller crescendo au fil des tours de qualification, je n’avais d’yeux que pour le podium et offrir à l’athlétisme national une autre médaille qui étoffera le palmarès de la discipline.
Avec quel état d’esprit aviez-vous abordé les trois courses du double tour de piste lors de ces Mondiaux ?
Je n’avais qu’une seule idée en tête : aller jusqu’au bout : la finale et le podium. Les courses ont différé d’un tour à l’autre, mais la cadence a toujours été élevée. En finale, le rythme s’était emballé de plus belle et la course pour les trois premières places n’était pas gagnée d’avance. J’ai essayé de rester au contact du peloton et j’ai choisi le bon moment pour déclencher mon sprint pour terminer seconde juste derrière la Kenyane Janet kepchogei qui était forte et dans son grand jour.
Qu’en est-il de vos prochaines sorties au titre de cette saison estivale qui touche à sa fin ?
Je vais prendre part à deux réunions : le meeting de la Golden League de Berlin et la finale du Grand Prix à Stuttgart. Je compte terminer la saison sur une bonne note et si les conditions s’y prêtent, signer un excellent chrono.
Et qu’en est-il de la prochaine saison marquée par les Olympiades de Pékin ?
Là les choses diffèrent. C’est une année de grande importance où il y aura les Mondiaux en salle et les Jeux Olympiques. Et je saisis cette occasion pour annoncer au public marocain que je compte faire le doublé, 800 et 1500 m, aux Olympiades 2008. Pour arriver au meilleur de ma forme aux JO, je vais peu courir et je me contenterai de trois meetings IAAF pour peaufiner les derniers réglages.
Votre engagement dans l’épreuve du 1500 m n’entraînera-t-il pas un changement dans votre mode de préparation ?
Pas forcément. Au 1500 m, l’on doit surtout travailler le volume et opter pour une préparation en altitude. Je quitterai donc mon camp de base à Marrakech où je m’entraîne depuis 2004 pour Ifrane et je tâcherai d’y aller à fond pour être à la hauteur des attentes du public marocain. Et pourquoi pasravir une médaille sur 1500 m qui serait ma deuxième après mon sacre aux Championnats du monde in door au Portugal en 2001.
A Pékin, l’on aura l’occasion de nourrir un double espoir sur cette distance du 1500 m qui verra votre participation et aussi celle de la jeune Meryem Alaoui Selsouli. Marrakchies toutes les deux, allez-vous concocter un programme de préparation en commun ?
Chacune de nous deux a son entraîneur et son programme de préparation. Selsouli est jeune et reste l’une des valeurs sûres de l’athlétisme national lors des prochaines échéances d’envergure internationale. Moi, j’ai une grande expérience et à Pékin, si nous parvenons à atteindre la finale du 1500 m, nous allons certainement établir une tactique à l’instar des championnes russes qui dominent depuis quelques années cette épreuve. Aux Mondiaux ou aux Olympiades, c’est le drapeau national qui passe en premier.
Libération - Mohamed Bouarab