Ces attaques informatiques ont eu lieu le 22 mai 2021, indique le rapport du CNI auquel El Español a eu accès. Ce jour-là, deux sites web ont été piratés et affichaient le message en anglais « Free Morocco », accompagné d’une carte du détroit de Gibraltar avec les villes autonomes de Sebta et Melilla marquées au rouge.
Selon le CNI, le groupe de hackers qui est derrière ces cyberattaques, se fait appeler la Révolution marocaine et appartiendrait à la famille des « hacktivistes », autrement dit, des hackers qui agissent dans un but politique ou idéologique. Le groupe marocain opère dans plusieurs pays depuis au moins 2016 et attaque généralement les pages Web dont les logiciels sont obsolètes.
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C’est au cours de la même période de crise diplomatique avec le Maroc que le téléphone portable du président Pedro Sanchez a été piraté à deux reprises à l’aide du logiciel d’espionnage Pegasus, plus précisément les 19 et 31 mai. Par la suite, les téléphones des ministres de la Défense et de l’Intérieur, Margarita Robles et Fernando Grande-Marlaska, et de la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, ont également été espionnés.
Amnesty International et Forbidden Stories, un réseau international de journalistes, avaient accusé l’année dernière le Maroc d’avoir utilisé ce logiciel d’espionnage israélien pour surveiller des personnalités politiques comme le président français, Emmanuel Macron, des journalistes et des militants de droits de l’Homme dans le monde.