« La violence ne fait qu’engendrer plus de violence. La guerre doit cesser, et la solution est de décoloniser la Palestine », a déclaré à The New Arab Alia, une juive maroco-française sous couvert d’anonymat. À l’en croire, ses positions anti-israéliennes lui ont valu les critiques de certains membres de la communauté juive et ont donné lieu à des débats houleux dans la synagogue de son quartier. « Si peu de Marocains juifs adoptent la même position pro-palestinienne que moi, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui soit d’accord avec ce que fait Israël aujourd’hui », a-t-elle ajouté. Contrairement à Alia, David, un juif marocain basé à Marrakech, n’a pas souhaité commenter des « événements traumatisants ». « Je suis juif marocain et non israélien. Alors pourquoi suis-je censé faire une déclaration officielle au sujet d’Israël ?", s’est-il interrogé.
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D’autres Marocains juifs adoptent une autre posture. Selon eux, il est de leur devoir de dénoncer ce qu’ils décrivent comme des atrocités commises par Israël en leur nom et au nom de leur foi. « Nous avons été victimes de la violence à une époque, et nous ne devrions pas faire la même chose à d’autres personnes maintenant que nous avons le pouvoir », a déclaré Sarah, une femme juive marocaine basée à Casablanca. « Le Hamas et Israël mettent inconsidérément la vie des civils en danger. La solution réside dans les discussions diplomatiques », a-t-elle ajouté. Pour elle – et bien d’autres de juifs au Maroc-, les accords d’Abraham devraient en principe être un instrument dont pourraient se servir les pays signataires comme le Maroc – qui l’a signé en décembre 2020-, pour faire avancer les pourparlers de paix entre Israël et la Palestine.
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Malheureusement, « la normalisation mène tout droit à une impasse. Les expériences précédentes de l’Égypte et de la Jordanie montrent qu’il n’y a rien à attendre d’une collaboration avec un État colonial », a commenté Sion Asidon, 74 ans, chef du mouvement de boycott BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) Maroc. Ce pro-palestinien basé à Rabat mène actuellement une lutte acharnée contre la normalisation, à travers des manifestations qui appellent à fermeture du bureau israélien à Rabat.
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Malgré les nombreux appels à un cessez-le-feu, Israël intensifie sa riposte contre le Hamas. Le Premier ministre israélien a d’ailleurs exclu tout cessez-le-feu. « Les appels au cessez-le-feu sont des appels à la réédition d’Israël au Hamas, au terrorisme, à la barbarie. Cela n’arrivera pas », a affirmé lundi Benyamin Netanyahou.