« Il y a un problème lorsque nous défendons la Palestine, on nous traite d’antisémites. Je n’ai pas parlé à un seul Arabe qui ait dit quoi que ce soit d’antisémite, et c’est la vérité. Je n’ai parlé à personne qui soit pro-palestinien ou pro-humanité et qui ait dit quoi que ce soit d’antisémite », a déclaré à The New Arab celle qui est née à Londres et a grandi en entendant et en parlant de l’histoire de la Palestine, de la Nakba en 1948 et des 75 années d’occupation et de déplacement du peuple palestinien qui ont suivi au sein de sa propre famille. Cette Britannique originaire du Maroc a rappelé que le royaume a « une très ancienne communauté juive que nous aimons et que nous protégeons. Je me demande pourquoi le fait que je dise ou que quelqu’un dise ‘donnez aux Palestiniens leurs droits de l’homme’ serait autre chose que cela ? »
À lire : Abdelilah Benkirane prend fait et cause pour le Hamas
Comme de nombreuses personnalités publiques d’origine moyen-orientale, Laila a été amenée à répondre à la question la plus fréquemment posée par les médias occidentaux : « Condamnez-vous le Hamas ? ». « Quelques chaînes m’ont posé cette question et dès qu’on me la pose, j’ai envie de raccrocher le téléphone parce que je sais ce qui m’attend. Je sais quel genre d’interview cela va être, confie-t-elle. Je n’ai pas le temps pour ça. C’est raciste. C’est offensant. Pour moi, c’est comme si on me posait des questions sur le Hamas, et en plus hors contexte. Dès que vous posez cette question, cela enlève toute légitimité à cette conversation pour moi. » Selon elle, lorsqu’on lui demande si elle condamne le Hamas, elle est déjà en position de faiblesse, car elle doit justifier le fait qu’elle dit qu’il faut arrêter le meurtre, la torture et le génocide.
À lire :"La Palestine est ma maison" : les Marocains manifestent pour le peuple palestinien
« Chaque minute et chaque seconde où nous sommes assis ici à débattre et à parler, une autre personne meurt. Nous n’avons pas le privilège du temps en ce moment. La seule chose dont nous devrions parler, c’est d’un cessez-le-feu. Pour moi, c’est la seule conversation que nous devrions avoir en ce moment », estime l’actrice britannique. Et d’ajouter ; « La chose la plus importante pour moi, après un cessez-le-feu, après avoir apporté de l’aide au peuple palestinien, c’est de savoir qu’il n’est pas seul, c’est de savoir que nous nous sommes battus. Nous avons utilisé nos voix, nous les entendons et nos cœurs saignent pour eux. Nous pleurons chaque enfant, chaque mère, chaque père, chaque fille et chaque fils qui meurt. Nous sommes en deuil. Je veux que le peuple palestinien le sache ».