Sur ce montant, le Tamiflu se taille la part du lion : 528 millions de DH destinés à l’acquisition de 4 millions de doses, ce qui augmentera le stock de ce médicament qui s’est avéré jusqu’ici efficace contre le virus de type AH1N1. Il est question d’augmenter également le nombre de masques. Ainsi, 20 millions de DH seront consacrés à l’achat de ces produits pour la population mais aussi comme moyens de protection du personnel médical. A cela s’ajoute l’acquisition des produits pour laboratoires,…
Yasmina Baddou, ministre de la Santé, est formelle : « Ces dispositions sont prises à titre préventif. Il est impératif d’être vigilant sans céder à la panique. A l’heure où je vous parle, il n’y a aucun cas de grippe porcine au Maroc ». C’est cette anticipation qui a poussé la ministre à distribuer les produits Tamiflu à travers toutes les régions et les provinces du Maroc. « Il ne faudrait pas attendre que les médicaments soient envoyés de Rabat si demain on constate un cas de grippe dans une contrée reculée », précise Yasmina Baddou qui cherche à imprimer un rythme soutenu à la mobilisation générale aux postes-frontières mais aussi dans les aéroports à trafic international. Les portiques thermiques seront renforcés par des thermomètres auriculaires qui permettent de confirmer ou d’infirmer une contamination, souligne la ministre.
Il est à préciser que la transmission interhumaine du virus de type AH1N1 est avérée, avec une période d’incubation estimée à 5 jours. La ministre insiste sur l’observation des règles d’hygiène comme se laver les mains après chaque contact. Il est à rappeler que les pouvoirs publics ont activé le dispositif national de riposte mis en place en 2005 dans le cadre de la lutte contre la grippe humaine d’origine aviaire, qui reste de mise pour cette grippe porcine. Le poste de commandement de la gendarmerie est mobilisé en permanence.
OMS : « Le virus peut refaire surface en automne »
L’OMS a appelé à ne pas crier victoire trop tôt, avertissant que le pire restait peut-être à venir. La grippe AH1N1 pourrait décliner avant de refaire surface en automne avec une virulence sans précédent. C’est ce qu’a affirmé hier la DG de l’Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan. Si le taux de mortalité du virus semble se stabiliser, explique-t-elle, une seconde vague pourrait frapper. « Si cela se produisait, cela serait la pire des épidémies que le monde aurait à affronter au 21e siècle ». « Je ne prédis pas l’apparition d’une pandémie, mais si je passe à côté et que nous ne sommes pas préparés, alors j’aurais failli à ma tâche.
Alors que l’épidémie de grippe a fait jusqu’à présent 26 morts (25 au Mexique et un aux Etats-Unis) et s’est propagée à 20 pays, le Mexique, foyer d’origine du virus, se veut désormais optimiste. « Nous sommes en condition de surmonter cette situation d’urgence », a déclaré le président Calderon. « Nous avons pu limiter ou du moins réduire la vitesse de propagation du virus », a-t-il ajouté. L’activité économique, paralysée depuis plus d’une semaine, devrait reprendre à partir de mercredi, a-t-il annoncé.
Aux Etats-Unis également, où la contamination s’est encore étendue, avec 226 cas dans 30 Etats, les autorités ont rassuré la population, tout en mettant en garde contre une combinaison du virus AH1N1 avec celui de la grippe saisonnière à l’automne.
Selon des chiffres rendus publics par l’OMS lundi, le cap des mille malades a été franchi. Les pays les plus touchés sont, sur 1033 cas confirmés dans le monde, le Mexique (590 cas), les États-Unis (245), le Canada (101). L’Espagne, avec 44 cas, est le pays européen le plus atteint. Les Etats-Unis accélèrent la production du vaccin contre la grippe saisonnière et les spécialistes travaillent actuellement sur le AH1N1 pour déterminer s’il convient de produire un vaccin contre ce nouveau virus.
Source : L’Economiste - J. K. & M. C.