Le Maroc veut saisir l’occasion de l’organisation de la coupe du monde 2030 pour moderniser le secteur des transports dans son ensemble, notamment les autoroutes.
111 milliards de DH ! Le chiffre est impressionnant. Surtout quand on pense qu’il ne s’agit ici que d’investissements provenant de l’Etat ou encore de la coopération internationale. En effet, le Fonds arabe de développement économique et social (Fades), le Fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opec) pour le développement international, le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque islamique de développement ont aussi grandement contribué à la mise en œuvre de tous ces chantiers.
Avec tous ces projets structurants et de grande envergure touchant une dizaine de secteurs, le visage du Maroc risque de véritablement changer d’ici les cinq prochaines années. Cette fois, une importante partie du financement est allée droit aux régions éloignées, avec pour objectif leur désenclavement et leur intégration dynamique dans l’économie nationale.
Il faut l’avouer, le Maroc n’a pas tellement le choix s’il veut réussir à relever le défi des accords de libre-échange qu’il a signés avec l’Union européenne et les Etats-Unis, tenir le coup face à la concurrence asiatique, et faire face aux bouleversements écologiques que risquent d’entraîner les changements climatiques.
Ces changements climatiques, d’ailleurs, sont notamment à l’origine des investissements massifs prévus par le secrétariat d’Etat chargé de l’eau et de l’environnement pour la construction de barrages.
La dégradation des nappes phréatiques liée à l’urbanisation intense, et l’augmentation du volume d’eau utilisé par habitant y sont aussi pour quelque chose. Cette dernière est passée de 542 m3 en décembre 2002 à 565 en mai 2008. Le Maroc consacrera donc 13,6 milliards de DH à la construction de près de 50 barrages d’ici 2013.
Dans un autre domaine, avoir dédié 3,87 milliards de DH aux aéroports des grandes villes, l’Office national des aéroports met le cap sur les régions. Dakhla, Guelmim, Tan Tan, Oujda, Fès et Rabat recevront un peu plus d’un milliard de DH pour construire de nouvelles aérogares et pistes. L’ONDA cible un trafic de 36 millions de passagers en 2012, contre 23 millions l’année dernière.
L’Agence nationale des ports, elle, a décidé de prendre le taureau par les cornes et de désengorger coûte que coûte le port de Casablanca. D’ici la fin 2010, 970 millions serviront à achever le deuxième terminal, à en ajouter un troisième et à dédoubler le viaduc.
Côté sport, le ministère de la jeunesse et du sport cible les régions. Mis à part les projets de méga stades, qui représentent plus de 4 milliards de DH d’investissement, ce sont les régions qui sont visées par les nouveaux chantiers. Une enveloppe de 26 MDH ira à l’aménagement de pistes d’athlétisme, et encore 165 MDH pour la construction de salles omnisports. Pas moins de 21 villes éloignées sont concernées par ces projets.
La santé n’est pas en reste : 5 milliards de DH serviront à la construction de 21 hôpitaux et à la réhabilitation de Centres hospitaliers psychiatriques en régions éloignées.
A l’Office national de l’eau potable, l’objectif est clairement défini : faire passer de 86 à 92% le taux d’accès à l’eau potable en zone rurale avant deux ans.
Outre l’ajout de 432 km de réseau, l’Onep augmentera de 181.200 m3 supplémentaires les capacités de stockage d’eau potable. Le montant d’investissement requis est de 11 milliards de DH, d’ici 2010.
Le réseau routier du continue également de s’étendre. Routes et autoroutes totalisent 28,5 milliards d’investissements à horizon 2012. Autoroutes du Maroc (ADM) vise la construction de 656 km seulement pour les tronçons Marrakech-Agadir et Fès-Oujda, tandis que la direction des routes, du ministère de l’équipement et du transport, veut construire 15500 km de route rurale avant la fin 2012.
Le réseau ferroviaire connaît le même dynamisme. Les investissements de l’Office national des chemins de fer auront dépassé les 17 milliards entre 2004 et 2009. Avec le projet de TGV qui vient s’ajouter, 20,5 milliards de DH sont dédiés au tronçon TGV Kénitra-Tanger.
Coincé par l’augmentation de la demande, l’Office national de l’électricité enchaîne les grands projets. Pas moins de 9,8 milliards seront consacrés à de grands projets de centrales éoliennes et à turbines à gaz notamment, avant la fin de l’année prochaine.
Tanger-Med, de son côté, poursuit son bonhomme de chemin. Un montant de 7 milliards en investissement public a été injecté dans la construction du port, dont le deuxième terminal à conteneurs sera mis en service d’ici la fin de l’été.
Source : La vie éco
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