
Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, encourage les Marocains résidant à l’étranger (MRE) à davantage investir au Maroc, soulignant la nécessité pour le royaume...
L’économie marocaine, totalement libéralisée, fait le plein des capitaux arabes. Ces derniers visent divers secteurs, mais sont particulièrement actifs dans l’immobilier. Le pays compte des dizaines de chantiers gigantesques.
A mi-chemin entre Casablanca, capitale économique du Maroc, et Rabat, la capitale administrative, Bahia Bay est un développement immobilier spectaculaire : villas de luxe, maisons mitoyennes, immeubles avec appartements, hôtel, terrain de golf, club d’été, complexe équestre, centre commercial, centre de divertissement et de loisir. Le tout sur 531 hectares, en face de l’Atlantique.
Bahia Bay n’est que l’un des cinq projets immobiliers au Maroc, au coût de 1,5 milliard de dollars chacun, financé par Emaar, une société immobilière de Dubaï. Mais dans l’ensemble, des dizaines de milliards de dollars pleuvent sur le Maroc, surtout dans l’immobilier, le tourisme, la construction, l’énergie, les télécommunications et la finance. « En 2007, nous avons accueilli 3 milliards de dollars d’investissements directs étrangers d’Europe et des Etats-Unis. En cette même année, nous avons signé pour 25 milliards de dollars en provenance des pays du Golfe, sur les dix prochaines années », se réjouit Hassan Bernoussi, directeur de l’organisme d’Etat chargé d’attirer les investissements.
Culturellement proches
Grâce aux prix pétroliers qui ont grimpé de près de 400% en huit ans, les monarchies pétrolières du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Dubaï, Bahreïn, Abu Dhabi) ont accumulé des fortunes colossales. Leurs investissements effectués en Europe et aux Etats-Unis ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. Ils sont en effet de plus en plus présents au Maghreb, en Asie et en Afrique subsaharienne.
« Nous sommes certes culturellement plus proches des pays du Golfe, mais ils viennent chez nous parce que les opportunités existent », poursuit Hassan Bernoussi. L’économie marocaine, selon lui, est la plus libéralisée au Maghreb et accepte que les étrangers détiennent 100% des capitaux dans des entreprises basées au Maroc et rapatrient la totalité des profits.
« Les ressortissants du Golfe ressentent aussi une certaine tension à leur égard en Occident. Le Maroc constitue une bonne alternative », ajoute encore Hassan Bernoussi, ajoutant que le nombre de touristes arabes augmente d’année en année.
Le boom de l’immobilier provoqué par les investissements arabes est très perceptible. Chaque jour, les journaux marocains regorgent d’annonces immobilières alléchantes. Plus concrètement, à l’instar du projet de Bahia Bay, les chantiers se multiplient. Marrakech, haut lieu du tourisme, compte actuellement trois parcours de golf. En 2010, il y en aura dix-huit, ils seront aménagés dans de nouveaux complexes hôteliers.
Social et environnemental
Hassan Bernoussi assure que ce n’est pas de trop. Il minimise également l’impact social et environnemental d’une telle explosion. Il affirme, par exemple, avoir prévu un plan de réaffectation de l’eau pour pouvoir assurer l’arrosage de terrains de golfe et pour la consommation en général.
Pour beaucoup de Marocains, l’explosion de l’immobilier, est gage de succès. « Elle signifie des emplois et elle permet de combler le retard économique du pays. Sans les investissements arabes, les objectifs en termes de croissance et de développement ne seraient pas atteints », déclare Mohammed Fani, directeur de la Fondation Suisse Maroc pour le développement durable. Conscient des risques de dérapages, ce Genevois d’origine marocaine sensibilise les entreprises marocaines et internationales sur leur responsabilité sociale et écologique.
Le Temps - Ram Etwareea
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