Le secteur de l’habillement vient en tête avec 30% du réseau. Les Marocains sont très exigeants quand il s’agit de mode vestimentaire. En effet, de 38 enseignes en 2003, elles sont passées à 110 selon les estimations de 2007. Cela fait que l’habillement reste le secteur le plus dynamique, suivi par les chaussures, la restauration, la coiffure/esthétique et l’ameublement.
Si 47% des enseignes sont françaises avec 175 marques, 14% sont marocaines avec un total de 63 enseignes, principalement dans les secteurs de l’habillement et de l’ameublement. Après les enseignes américaines qui arrivent en 3e position, l’Italie et l’Espagne arrivent en 4e et 5e position avec 27 et 25 enseignes. Signalons que les enseignes marocaines sont celles qui se sont le plus développées pour cette année, selon le guide de la franchise de 2007. En effet, par rapport à 2006, le réseau marocain est celui qui s’est le plus développé avec 7 marques, contre 3 françaises, une américaine et une espagnole.
Services, niche vierge
Il faut dire que la prédominance des franchises étrangères n’a fait que pousser les franchises nationales à s’améliorer et – pourquoi pas ? – les détrôner. Ainsi, les exemples ne manquent pas. Citons Océane et Marwa dans l’habillement, Aladdin dans la restauration rapide, Benson Shoes pour les chaussures, Castory pour l’habitat ou encore Mini Brahim pour la distribution à prédominance alimentaire.
Les Turcs s’y sont aussi mis. Ils ont fait leur entrée sur le marché avec des marques à bon rapport qualité/prix, présentes principalement dans le secteur de l’habillement.
Mais ce n’est pas tout, si certains créneaux sont saturés, « le développement va continuer, car beaucoup de concepts sont encore inexploités », confie Belghiti. En effet, des secteurs comme les services aux entreprises et aux particuliers ne sont pas encore investis. Néanmoins, il faut qu’ils soient adaptables à la culture marocaine.
Seulement 7% des enseignes possèdent plus de 10 points de vente et 48% n’en ont qu’un seul. Cette tendance peut s’expliquer par le fait que l’installation d’un unique point de vente est une phase de transition qui permet de tester et d’évaluer le marché avant d’agrandir le réseau. Ceci dit, les enseignes ayant plus de 10 points de vente se dirigent vers une stagnation due à la taille limite du marché actuel et à la faible offre en locaux commerciaux de qualité. D’ailleurs, il n’y a pas que le foncier qui entraverait le développement du réseau. Il existe en effet un problème du point de vue législatif relatif aux baux commerciaux ou de locaux à usage commercial, industriel ou artisanal. Les franchises seraient de ce fait lésées par une législation favorisant des loyers élevés.
De plus, le foncier pose aussi problème du fait de sa rareté et de sa cherté et même de son inadaptation aux besoins de la franchise.
Si certains disposent de ressources financières pour l’investissement, d’autres recourent aux banques ; et là non plus, ce n’est pas gagné d’avance à cause des garanties et apports personnels exigés. Malgré cela, le taux d’échec des franchises, estimé à 10% est moins important que celui des PME/PMI.
La formation n’est pas à négliger non plus. Pour certains secteurs, le manque se ressent. « Pour les grands magasins et surfaces, il n’existe pas assez de personnel qualifié. Il n’y a pas assez de chefs de rayon ou de merchandiser par exemple », explique Belghiti. Cette insuffisance ne peut être chiffrée du fait de l’absence d’études sur ce domaine.
Malgré quelques obstacles qui freinent le développement des réseaux en franchise au Maroc, le nombre du réseau devrait augmenter de près de 14,5% et dépasser 400 enseignes d’ici à la fin de l’année, selon le guide de la franchise. D’ailleurs, la tendance pourra le confirmer. Il faudrait aussi être plus attractif en vue d’attirer plus de franchiseurs étrangers.
Zara, par exemple, comme pour assouvir son appétit, a enfin ouvert un magasin à Agadir. D’autres enseignes suivront. C’est dire que la folie des franchises ne sera plus limitée au grandes villes et que les petites pourront aussi suivre la cadence du développement grâce au grandes galeries marchandes.
L’Economiste - Sara Badi