Alors qu’il demandait la régularisation de sa situation, Bilal, un Marocain appartenant à la Communauté d’Emmaüs de Servas, depuis trois ans, a été transféré mardi 16 février au centre de détention de Marseille. Les membres de la communauté, dévastés, se mobilisent pour lever l’épée d’expulsion qui plane sur sa tête.
La nouvelle de l’arrestation de Bilal, alors qu’il voulait juste régulariser sa situation, après avoir passé plusieurs années dans la rue a vraiment choqué la Communauté d’Emmaüs de Servas. « Au mois de juin, il a entamé une procédure pour être régularisé et bénéficier ainsi de l’amendement Emmaüs qui permet aux travailleurs solidaires de rester en France en justifiant d’une présence ininterrompue dans une communauté. On lui a demandé de venir en gendarmerie ce mardi pour récupérer cette autorisation », rapporte Le Progrès, citant Bernadette Perraud, la présidente de l’association Emmaüs.
D’après les services de l’État, la demande du Marocain a été étudiée avec soin, mais plusieurs éléments, dont son évasion d’un centre de rétention en 2015 et le non-respect d’une assignation à résidence l’année suivante, n’ont pas joué en sa faveur. « C’est un profil avec une problématique d’ordre public. Il s’est manifesté pour une demande d’admission exceptionnelle au séjour, mais il ne remplit pas les critères pour l’administration. Il a été convoqué en gendarmerie pour audition et vérification de sa situation », a-t-on indiqué en préfecture.
Toutefois, « À Emmaüs, nous sommes là pour reconstruire des hommes, pas pour les casser. Nous sommes meurtris dans le cœur de notre travail. », a expliqué Bernadette Perraud. Par ailleurs, depuis le 17 février, la Communauté a cessé toute activité, frappant à toutes les portes pour secourir le Marocain menacé d’expulsion vers son pays d’origine. Pour le moment, « il essaye de garder le moral et un recours devant le juge des libertés sera fait ce jeudi, avant un second, pour ce qui est des mesures d’éloignement. » En attendant, l’équipe de soutien a lancé une pétition en ligne qui a déjà rassemblé plus de 200 signatures.