Des mosquées font face à des actes d’intimidation et de représailles, après la mort de Thomas, l’adolescent, poignardé à la sortie d’un bal de village et dont le meurtre est qualifié par l’extrême droite de « racisme anti-blanc ». « Justice pour Thomas, ici on est en France, morts aux Arabes ». Cette inscription, ainsi que des menaces de mort et des croix celtiques, taguées dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 novembre, ont été retrouvées, sur le portail de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin, et dans les alentours d’Octeville, dans la Manche. « Un acte odieux » que dénonce le maire de Cherbourg-en-Cotentin, Benoît Arrivé. L’édile a apporté « tout son soutien à la communauté musulmane », de même que le sénateur (PS) de la Manche, Sébastien Fagnen, qui a dénoncé « les expressions haineuses débridées de ces derniers temps qui n’épargnent plus notre ville ». Une plainte a été déposée au nom de l’Association culturelle islamique (ACI) qui gère la mosquée.
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À Valence, l’association gestionnaire de la mosquée a reçu, samedi 25 novembre, un courrier également en lien avec le meurtre du jeune Thomas. « Un bon musulman est un musulman mort. Justice pour Thomas », peut-on lire dans la correspondance. Cette lettre est accompagnée d’une caricature de Charlie Hebdo montrant le prophète Mohammad nu. Dans une déclaration à France bleu, Mustapha Laqli, porte-parole de l’association Al Fourqane qui gère le lieu de culte dit avoir porté plainte dans la matinée. « Évidemment que la mosquée, comme l’ensemble des musulmans, dénoncent le meurtre du jeune Thomas avec la plus grande fermeté et nous avons une pensée pour sa famille », a-t-il affirmé.
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Il dit condamner « toute forme de violence. Et nous regrettons l’amalgame entre l’islam et ce genre de comportements criminels. Nous en appelons à l’intelligence de nos concitoyens pour ne pas rentrer dans ce jeu-là, nous ne voulons pas de guerre de civilisation. » Les mosquées de Cherbourg et de Valence peuvent compter sur le soutien du Conseil français du culte musulman (CFCM). L’organisation musulmane a invité « l’ensemble des mosquées de France à la vigilance face à ces provocations qu’il ne faut en aucun cas sous-estimer ». Et d’ajouter : « tout courrier de cette nature doit faire l’objet d’une plainte dans un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie ».