Les fortunés marocains ne veulent pas être taxés

27 septembre 2011 - 09h16 - Economie - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Les riches marocains rechigneraient à payer une taxe sur la fortune qui alimenterait le fonds de solidarité annoncé par le gouvernement. Le projet contenu dans la loi de finances 2012, qui devait être présenté au parlement, a été retiré par le président du gouvernement Abbas El Fassi avant même d’avoir été consulté par les députés.

L’information démentie par le ministre des Finances, Salaheddine Mezouar, qui avait affirmé que le gouvernement n’avait aucunement l’intention d’imposer un impôt sur la fortune, avait été reprise par le ministre de la Communication, Khalid Naciri. Ce dernier avait notamment déclaré il y a peu en marge d’un conseil du gouvernement, que l’Etat n’avait pas encore décidé s’il taxerait les riches ou non, mais que cette voie, comme tant d’autres, était explorée.

A l’annonce de cette taxe sur la fortune, le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Mohamed Horani, s’était empressé de déclarer lors d’une conférence de presse qu’il s’opposait totalement à cette mesure.

Pour justifier son refus, le président du patronat avait avancé qu’au Maroc, "nous souffrons plus de problèmes structurels que conjoncturels, l’assiette fiscale est étroite et sa pression sur les entrepreneurs est déjà assez élevée".

Mohamed Horani s’était déclaré favorable à un fonds de solidarité, "encore faudrait-il déterminer concrètement ses objectifs et son plan d’action. L’argent ne devrait pas poser un problème mais il n’est pas question de viser le patronat".

Le projet, retiré du parlement quelques heures avant sa consultation, prévoyait la taxation de banques et de sociétés de crédits, à hauteur de 4,5 % de leur résultat net, les sociétés d’assurances (1,5%) et les opérateurs des télécommunications (1%), pour alimenter le fonds de solidarité.

Le gouvernement, qui projetait également de taxer les tranches de consommation d’électricité dépassant les 400 dirhams par mois et de prélever 30% de la taxe sur le paysage audiovisuel, comptait aussi revoir en hausse une taxe sur le tabac.

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