A la Samir, la situation est extrêmement inquiétante d’après le management de l’entreprise, qui dit avoir arrêté sa production de fuel parce que l’Etat et les distributeurs pétroliers marocains s’obstinent à importer du diesel de l’étranger, même si la Samir peut couvrir la presque totalité des besoins du marché local.
Le raffineur ne comprend pas pourquoi l’Etat continue à subventionner le diesel importé, faisant supporter à la Caisse de compensation des charges supplémentaires, alors que la Samir produit 40 tonnes de diesel pour 25 tonnes de fuel.
Chez les briquetiers, activité qui consomme beaucoup de fuel, l’on se plaint depuis un mois de grandes difficultés d’approvisionnement, aussi bien auprès de la Samir que des autres distributeurs, rapporte L’Économiste. Ce constat est confirmé par Adil Ziady, président du Groupement des pétroliers du Maroc, d’après qui ces difficultés sont dues à une hausse importante de la demande de l’ONE auprès de la Samir.
Selon Ziady, "le besoin annuel en fuel industriel est de 2,7 millions de tonnes, alors que la production n’est que de 1,2 million de tonnes", ce qui expliquerait le recours aux importations, dominées par Afriquia. Le groupe d’Akhannouch compterait ainsi importer entre 600.000 et 800.000 tonnes de fuel industriel au cours de cette année.
A la Samir, on affirme pourtant qu’il n’y a pas de pénurie, puisque depuis le début du mois, le raffineur a livré 58.000 tonnes de fuel, contre 35.000 tonnes en temps normal.
Au Maroc, l’Office National de l’Electricité (ONE), l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) et Cosumar, s’adjugent à eux trois la presque totalité du fuel industriel subventionné par l’Etat.