
Huile d’olive au Maroc : pourquoi les prix ne baissent toujours pas ?
Alors que les Marocains s’attendaient à une baisse des prix de l’huile d’olive après la fin des phases de récolte et de pressage, rien n’a visiblement changé pour eux.
Le Maroc est en passe de surmonter la crise oléicole. Après années de sécheresse, la filière oléicole se remet doucement en ordre de marche, mais il y a à craindre d’autres risques et aléas.
Vers une relance de la filière oléicole ? Les récentes précipitations ravivent l’espoir d’une relance de la filière oléicole. À Jbala, plusieurs exploitants rapportent une reprise de vigueur inespérée des oliviers, fait savoir Le Matin, notant que les sols ont été suffisamment réhydratés dans cette zone à forte tradition oléicole, pour relancer le cycle végétatif, avec une floraison annoncée plus dense que l’an dernier. Même constat dans certaines zones du Moyen Atlas et du Haouz, où les vergers bour, habituellement les plus exposés, affichent leur optimisme.
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Malgré cet espoir, les professionnels jouent eux à la carte de la prudence. « On ne peut pas encore se prononcer sur la production oléicole de la saison en cours et encore moins dire qu’elle est sauvée. Nous avons pour l’instant un très bon démarrage avec le contexte et les circonstances actuelles, c’est indéniable. Si on n’avait pas eu ce bon démarrage, les producteurs auraient alors dû se résoudre à attendre l’année prochaine pour s’autoriser à espérer une bonne production », confie Rachid Benali, président de l’Interprofession marocaine de l’olive (Interprolive). Selon lui, plusieurs conditions doivent être réunies pour que la production soit bonne.
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« Il faut d’abord noter que le cycle de l’olivier est très long. Il a démarré, mais la récolte ne se fera qu’au mois de novembre. On observe actuellement une remontée des températures dans plusieurs régions. Or, la première condition qui pourrait favoriser une bonne production pour cette année serait justement que les températures n’augmentent pas beaucoup, surtout durant la période actuelle qui est considérée comme difficile dans la culture de l’olivier (floraison, nouaison…) et durant laquelle l’arbre est très sensible à la chaleur. On a déjà vu que les augmentations de la température durant le mois d’avril par exemple sont catastrophiques pour l’olivier », explique Benali.
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Il poursuit : « La deuxième condition déterminante est bien évidemment la disponibilité de l’eau que ce soit pour les cultures irriguées ou pour les cultures bour (pluies supplémentaires). D’autres risques et aléas climatiques comme les vents de Chergui ou les chutes de grêle peuvent également se manifester durant les prochains mois. Espérons que ce ne sera pas le cas. »
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