"L’Istiqlal n’aurait jamais osé provoquer une crise politique au pays, alors que le Roi Mohammed VI est à l’étranger. Ce ne sont pas les traditions du parti", affirme Abdelouahed El Fassi à Al Ousboue, précisant que "le retrait du gouvernement n’a jamais été à l’ordre du jour du conseil national de l’Istiqlal".
"Le retrait du gouvernement est organisé constitutionnellement par l’article 42, et concerne un retrait individuel des ministres. (...). Une telle initiative devrait prendre en considération le travail des ministres istiqlaliens, qui sont tenus par le pacte de la majorité avec le premier ministre", renchérit El Fassi.
Hicham Abdellaoui, coordinateur du courant pro-Abdelouahed El Fassi, qualifie de grave la décision de la jeunesse du parti de diffuser "une déclaration accusant le gouvernement de comploter contre l’intégrité territoriale du pays".
Pour Allal Mahnine, membre du même courant istiqlalien, Hamid Chabat a démontré par cette décision qu’il n’avait pas l’étoffe d’un homme d’Etat, ajoutant que l’on ne pouvait pas mettre en jeu le sort de tout un pays, pour les intérêts d’une poignée de personnes.
Latifa Bennani Smires, istiqlaliene pro-Abdelouahed El Fassi confie à Al Ousboue que la décision du retrait de l’Istiqlal du gouvernement menace l’unité nationale, estimant que pour se retirer de l’exécutif Benkirane, il fallait tout simplement que les ministres istiqlaliens démissionnent.
Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement et patron du Parti Justice et Développement (PJD), s’était refusé à tout commentaire quant à ce qui concerne la décision de l’Istiqlal de se retirer du gouvernement, avant de déclarer mardi qu’il ne cèderait pas au chantage.
Abdellah Bouanou, président du groupe PJD au Parlement a affirmé jeudi que l’initiative de Chabat menace la stabilité des institutions étatiques. Adelaziz Aftati, trublion député du PJD, a quant à lui accusé l’Istiqlal de vouloir prendre en otage le Parlement, estimant que ceux qui sont derrière cette initiative, veulent boycotter l’action du gouvernement, car elle menace les intérêts qu’ils ont accumulés depuis plusieurs décennies.