Les femmes-mulets vivent dans l’extrême pauvreté
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Entre lassitude et doutes, la souffrance des femmes-mulets est grande et sans espoir, relate Hanane, une femme-mulet de 35 ans, dans un documentaire réalisé par l’Association Assaida Al Horra et diffusé avant la présentation des conclusions de son rapport annuel régional sur les violences subies par les femmes et filles dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Un rapport très touchant et qui appelle vivement au dénouement de la situation de ces femmes.
Pauvreté, chômage des maris, exploitation des parents, perte du soutien familial …, telles sont les raisons qui poussent les quelque 3500 femmes ou plus à opter pour l’activité de porteuse de marchandises, indique le rapport de la Mission parlementaire de prospection sur la situation des enfants délaissés et des femmes-mulets dans la zone de Bab Sebta et publié en janvier 2020, relaie Al Bayane.
Ainsi, environ 67% d’entre elles utilisent leurs salaires pour subvenir aux besoins de leurs familles et pour payer les frais de scolarité de leurs enfants, 33%, pour la construction de la maison familiale. Entre ces femmes, 43% ne disposent pas de couverture sanitaire, 48% possèdent la carte Ramed, alors que 60% souffrent de violences physiques, économiques et psychologiques, contre seulement 7% qui bénéficient de la couverture sanitaire espagnole, a expliqué l’Association Assaida Al Horra.
Pour Mme Zemmouri, militante des droits de l’Homme et coordinatrice de l’instance provinciale de l’équité, de l’égalité des chances et de l’approche genre à la préfecture de M’diq-Fnideq, plusieurs femmes frôlent le danger chaque jour, pour trouver la pitance. Ces femmes transportaient plus de 80kg de marchandises contre 150 à 170 dirhams par jour, avant que le montant ne soit revu à 300 dirhams, après une protestation, a soutenu Hanane qui doit subvenir aux besoins de ses deux filles avec cette activité.
Après plusieurs sons de cloche d’associations et autres, suite à la fermeture de la zone frontalière, les travaux de construction de la zone d’activité économique de Fnideq ont été lancés récemment. Il s’agit, premièrement, des travaux sur une partie de 10 hectares qui devra s’étendre à 90 hectares par la suite. Une initiative appréciable, se réjouit Hanane qui rêve d’avoir un emploi décent et un revenu stable, puisque ce projet favorisera l’accès à l’emploi, la régression du chômage et mettra fin à la souffrance des femmes-mulets.
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