La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier un guide sur le régime fiscal de l’autoentrepreneur. Un document qui reprécise les conditions d’obtention de ce statut ainsi que les avantages fiscaux y afférents.
Elles sont souvent discriminées à cause de leur sexe et leurs compétences sous évaluées, elles ne baissent pas pour autant les bras. Les femmes chefs d’entreprise ne sont pas nombreuses dans la région MENA. Pourtant, leurs compétences parlent d’elles-mêmes.
Contrairement au lot d’idées reçues selon lesquelles ces entreprises opèrent dans l’informel, ces entités sont bel et bien établies dans un cadre clair et légal. Ainsi, elles sont productives, technologiquement compétentes et tout autant reliées aux marchés globaux que des entreprises dirigées par des hommes.
Une nouvelle étude menée par la Banque mondiale (BM) dément l’impression que l’entreprenariat féminin dans la région du MENA se limite à des efforts dans le cadre de micro ou petites entreprises, aux technologies de base ou dans le secteur informel. De plus, l’étude, à laquelle ont participé 4.832 entreprises notamment marocaines, révèle que 31% des sociétés employant plus de 100 personnes appartiennent à des… femmes ! Celles dirigées par des hommes ne représenteraient que 24%.
Il s’avère aussi que ces entreprises recrutent une proportion plus élevée de femmes et à des niveaux de haute qualification et de direction, sauf au Liban et en Arabie saoudite. Ceci dit, les femmes entrepreneurs restent une minorité malgré leurs performances en matière de management et de gestion des ressources humaines. En effet, leur proportion dans la région du MENA est moins élevée que dans d’autres régions à revenu intermédiaire de l’Asie de l’Est, de l’Amérique latine et des Caraïbes, et de l’Europe ainsi que l’Asie centrale.
Par ailleurs, l’accès au capital et la corruption sont toujours considérés comme une barrière par les femmes entrepreneurs. L’étude note d’ailleurs que ces derniers le sont autant que pour les hommes. Donc, femme ou homme, il faut « mettre la main à la poche » !
Pourquoi si peu de femmes entrepreneurs ? En dépit de certains obstacles à l’investissement qui le sont aussi bien pour les femmes que les hommes, les barrières commerciales restent beaucoup plus dissuasives pour ces dernières. Le rapport explique que les traitements différentiels selon des lois qui ne relèvent pas de la législation commerciale y sont pour grand-chose. Ce n’est pas tout. Les normes sociales ainsi que les attitudes négatives envers les femmes qui travaillent « sapent encore plus l’entreprenariat féminin ».
Il n’empêche que les femmes entrepreneurs ont plus de poids dans les économies de la région MENA, beaucoup plus qu’auparavant. Pourtant, « leur nombre reste insuffisant », souligne une source auprès de la Banque mondiale. De plus, elles ne jouiraient pas toutes de leurs droits économiques. Par exemple en Egypte ou au Liban, l’autorisation du mari est exigée pour travailler le soir.
Mais encore, il s’est avéré que malgré la croissance économique enregistrée depuis 2000 dans cette région, le chômage reste très élevé dans les rangs féminins.
C’est pourquoi le rapport insiste sur le fait que les décideurs politiques de la région doivent se pencher sérieusement sur la question des normes sociales fondées sur une distinction des sexes.
Souffle
Les femmes entrepreneurs peuvent devenir un moteur de croissance dans la région du MENA, insiste le rapport de la BM. Cependant, il faut revoir les conditions dans lesquelles elles exercent.
Il faut réformer notamment l’environnement des affaires de façon à diminuer les obstacles qui se dressent au lancement et à la fermeture des entreprises. En apportant un souffle nouveau à l’entreprenariat féminin, c’est toute une région qui pourra aller de l’avant. Ce sont plus de 54 millions d’emplois qui pourraient être créés pour une population active qui devrait compter 174 millions de travailleurs d’ici 2030.
L’Economiste - Sara Badi
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