Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.
Le gouvernement dirigé par les islamistes porterait-il atteinte aux acquis du mouvement féministe marocain ? La question est posée par le magazine Nissaa Mina Al Maghrib, version arabophone de "Femmes du Maroc", dans son édition de décembre, avec en couverture une top modèle légèrement vêtue.
Dans son premier numéro après l’accès au pouvoir des islamistes du PJD, Nissaa Mina Al Maghrib rapporte que "le mouvement féministe marocain s’apprête à défendre férocement ce qu’il appelle ses acquis et ses réalisations contre toute menace de régression".
Ces craintes sont comparées par un des dirigeants du PJD à celles d’Israël à chaque fois qu’éclate une révolution dans le monde arabe, ou que son despotisme est défié.
Interrogé par le site d’information arabophone Al Arabiya, l’un des dirigeants du PJD, Abouzaid El Mokrie El Idrissi, indique que "les modernistes excellent dans ce genre de politique pour exercer des pressions sur le mouvement islamiste qui se voit dans l’obligation de se défendre, pour rassurer ceux qui l’accusent de vouloir piétiner les libertés et les droits des femmes". En réalité "il s’agit de discuter de ces prétendus acquis du mouvement féministe pour démêler ce qui est correcte de ce qui ne l’est pas, dans le cadre d’études et de recherches".
Interrogée par Nissaa Mina Al Maghrib, Khadija Rebbah, coordinatrice nationale du Mouvement pour l’égalité des sexes, estime que "la montée des islamistes au pouvoir ne peut pas torpiller les droits acquis grâce aux efforts et le militantisme des femmes marocaines", affirmant que "le mouvement féministe constitue une force de proposition dans le cadre de ce qu’il convient d’appeler la démocratie participative".
"L’existence d’une société civile est obligatoire", poursuit Khadija Rebbah, qui insiste sur le fait que le Maroc doit fonctionner conformément aux conventions internationales approuvées par le gouvernement et exigeant du futur exécutif un discours clair quant à la question de la femme.
"La victoire du Parti Justice et Développement aux élections législatives du 25 novembre, est beaucoup plus un bourbier qu’une opportunité pour les islamistes marocains et leur montée au pouvoir ne veut pas dire qu’ils ont gagné", estime Nissaa Mina Al Maghrib, pour qui "le PJD sera obligé de se conformer à toutes les conventions internationales, principalement en ce qui concerne les droits de la femme".
"Les Islamistes ne pourront pas affronter la société marocaine en marquant un retour en arrière, sinon ce serait une politique suicidaire", conclut le magazine.
Propriété du groupe Caractères acheté par Aziz Akhannouch en 1996, les revues du groupe de presse abordent souvent des sujets tabous. En 2009, Nadia Larguet, ancienne animatrice télé et épouse de Nouredine Saïl, directeur du Centre Cinématographique Marocain (CCM), posait enceinte et nue en couverture de Femmes du Maroc.
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